Mille à deux mille Rennais se sont retrouvés ce samedi après midi sur le mail François Mitterrand pour dire leur opposition à la guerre menée par Poutine en Ukraine. Parmi eux, des jeunes, peu nombreux, mais très inquiets pour l’avenir.
Mille à deux mille personnes se sont retrouvées ce samedi après-midi sur le mail François Mitterrand pour dire non à la guerre en Ukraine. Dans la foule, une grande majorité de personnes a plus de 50 ans, mais on distingue aussi quelques jeunes d'une vingtaine d'années. Pourquoi être venu manifester ? Quelles sont leurs craintes ? Nous leur avons posé la question.
« On se sent vraiment impuissants, on ne sait pas quoi faire à part des dons. J’ai vu qu’il y avait des manifestations dans les grandes villes pour témoigner notre soutien, alors nous sommes venues ». Maya et Jasmine ont 23 ans. Ces deux sœurs jumelles n’ont aucun lien particulier avec l’Ukraine mais elles se sentent très concernées par ce qui se passe là-bas.
« Ce qui me touche, c’est que c’est une guerre très proche de nous. Kiev, c’est une capitale comme Paris. Ils ont un mode de vie très proche de nous, réagit Maya. Pour illustrer son propos la jeune femme enchaîne « Les jeunes, ils pensent à acheter le dernier Iphone, pas à se battre dans des tranchées ». Certains constats pratico-pratiques valent parfois mieux que de longs discours géopolitiques…
Ca fait peur de voir que tout ce qu’on a appris à l’école est en train d’arriver près de chez nous.
Jasmine, étudiante rennaise de 23 ans
Les deux jeunes femmes semblent sincèrement affectées par la guerre qui se déroule à quelques milliers de kilomètres de Rennes. Elles ne cachent pas leur peur de voir le conflit s’étendre. « On est une génération qui n’a pas du tout grandi avec la guerre. La guerre froide, on a juste vu ça dans les livres et ça fait peur de voir que tout ce qu’on a appris à l’école est en train d’arriver près de chez nous. L’Ukraine c’était une démocratie, c’était un peuple libre et qui se retrouve sous les bombes. » renchérit Jasmine.
Y’a aussi la menace nucléaire. Même si c’est que des menaces, ça peut arriver à n’importe quel moment
Pauline, 24 ans
Au milieu de la foule, plus près de l’estrade installée pour les prises de parole, des jeunes femmes applaudissent une de leur amie, interviewée par une journaliste.
Elles sont toutes étudiantes à l’IFSI, l’Institut de Formation en Soins Infirmiers du CHU de Rennes, et sont venues accompagner Aksinia, leur camarade ukrainienne, arrivée pour ses études à Rennes, il y a deux ans.
Pauline 24 ans est l’une d’entre elles. Elle explique avoir été bouleversée par les récits de sa collègue ukrainienne. « Les gens vivent dans les caves, il n’y a pas de réseau. C’est très dur pour les proches qui n’arrivent pas toujours à avoir des nouvelles de leur famille ».
Mais au-delà de la compassion, Pauline et ses consœurs ont réalisé que le conflit pouvait dépasser les frontières ukrainiennes. Elles ne cachent pas leurs craintes. « Nous, ça nous implique aussi directement, parce que ça touche l’Europe et on a peur de ce qu’il peut se passer. Il y a aussi la menace nucléaire. Même si ce ne sont que des menaces ça peut arriver à n’importe quel moment ».
C’est pas normal de menacer les gens, d’envoyer des bombes de faire mourir des gens
Nora, 10 ans
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Pauline est venue accompagnée de sa nièce, Nora.
La fillette âgée de 10 ans, a tenu à prendre la parole. « Moi je pense que c’est pas normal de menacer les gens, d’envoyer des bombes de faire mourir des gens. On a du mal à comprendre. C’est grave quand même… On regarde la télé et on voit qu’il y a de gros dégâts, moi ça me rend triste et va falloir que ça s’arrête » conclut tout simplement la fillette.
Sur le mail François Mitterrand, ce samedi après-midi, la foule toute entière partageait, sans aucun doute possible, le souhait de la jeune Nora. En attendant que Poutine l’entende aussi, les étudiantes de l’IFSI ont décidé de collecter des produits de première nécessité à destination des Ukrainiens, et notamment des produits d’hygiène pour les femmes et les bébés.