Cinq plaintes ont été déposées à Rennes pour violences policières lors de manifestations contre la loi travail, les 31 mars et 9 avril. Sept autres plaintes sont en cours de transmission. Ces plaintes, émanent notamment de manifestants jugés devant le tribunal correctionnel de Rennes ce vendredi.
L'IGPN a été saisie de cinq plaintes déposées à Rennes pour des violences policières lors de deux manifestations contre la loi travail, le 31 mars et le 9 avril, et sept autres plaintes sont en cours de transmission à l'IGPN, selon le parquet de Rennes. Parmi les cinq premières plaintes, trois émanent de manifestants qui comparaissaient ce vendredi après-midi devant le tribunal correctionnel de Rennes, et "les enquêtes sont en cours", a précisé le procureur de la République de Rennes, Nicolas Jacquet.
Des peines de 3 mois de sursis à 2 mois ferme pour les manifestants interpellés
En tout neuf personnes, âgées de 19 à 61 ans, interpellées lors des manifestations des 31 mars et 9 avril étaient jugées vendredi pour "participation avec arme à un attroupement" et "violences" sur des policiers. Elles ont été condamnées à des peines allant de 3 mois de sursis à 2 mois ferme, assorti d'amendes et d'heures de travaux d'intérêt général. Un rassemblement de près de deux cents étudiants et militants syndicaux, est resté une partie de la journée en soutien devant la Cité judiciaire.
Sept autres plaintes pour violence policière
"Par ailleurs, sept autres plaintes récemment déposées au commissariat sont en cours de transmission à l'IGPN" (Inspection générale de la police nationale) dont certaines déposées par des étudiants, a ajouté le procureur. Une des plaignantes, Maëva, une étudiante, explique avoir porté plainte "contre le préfet pour violences policières il y a deux semaines" après avoir été blessée à la tête et avoir eu cinq hématomes, selon elle, à la suite de coups de matraque reçus lors d'une charge des forces de l'ordre. Elle était présente vendredi après-midi, comme une centaine d'autres militants syndicaux et étudiants, devant le palais de justice de Rennes pour soutenir les manifestants qui comparaissaient. L'étudiante a expliqué avoir signé, avec quatorze autres étudiants qui affirment avoir été blessés lors des manifestations, un "appel des blessé.e.s. du mouvement contre la loi travail à Rennes".
Des manifestations violentes côté manifestants et côté policier
Lors des deux manifestations des 31 mars et 9 avril, "l'équipe médicale" formée par les manifestants "a constaté un minimum de 145 blessés dont 30 graves", selon cet appel. Parmi les blessures relevées, des hématomes, des plaies, des blessures liées à l'usage de lanceurs de balle en caoutchouc, une clavicule cassée, un bras cassé, a précisé un autre étudiant blessé. Selon le préfet, un policier et trois CRS ont été blessés le 9 avril et hospitalisés, l'un des CRS souffrant d'une double fracture de la main. Un autre policier avait été blessé lors de la manifestation du 31 mars, selon cette même source. Les manifestations à Rennes du 31 mars et du 9 avril contre la loi travail avaient été émaillées de heurts, des manifestants s'en prenant, en leur lançant des projectiles, aux forces de l'ordre qui bloquaient l'accès au centre historique, et ces dernières répliquant notamment avec des gaz lacrymogènes.