MÉTÉO. Une période de "goutte froide" en Bretagne : "les prochaines gelées seront dangereuses pour la végétation"

Le mois de février a connu des températures au-dessus des normales de saison. Tout comme certains jours de début avril. Conséquences : des bourgeons en avance sur les arbres fruitiers et des fleurs dans les jardins. Toutefois, gare aux gelées annoncées qui présentent un risque pour les plantations.

Le programme météo est précis : ce vendredi 26 avril 2024, ce week-end et en début de la semaine prochaine, la Bretagne va vivre "une période de goutte froide" prévient Steven Tual, météorologue.

Selon lui, il s'agit d'une "anomalie avec de l'air humide et instable qui va provoquer des pluies en averses avec même des coups de tonnerre." Avec une conséquence principale : la baisse des températures car il ne fera que 11 à 15 degrés au maximum dans la région. 

Des nuits nuageuses et du vent ont permis d'éviter des chutes de températures et des gelées pour ce printemps.

Steven Tual

Météorologue

Pour la période actuelle, selon le météorologue, la situation est globalement "plutôt normale avec des moyennes de 15 degrés l'après-midi. Même si les températures étaient plus basses dans le Nord et l'Est de la région." Pas de gel grâce à deux phénomènes. "Des nuits heureusement nuageuses en Bretagne ont permis de conserver la chaleur au sol et aussi un peu de vent" ajoute Steven Tual.

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Un contraste saisissant des températures

Seulement voilà, l'impression d'un temps frais voire froid a une explication selon les spécialistes.

Elle est due à ce que la région a connu depuis février dernier. "C'est cela qui était anormal. Nous avons eu des températures très élevées parfois au-delà de 15 degrés, presque des records de températures" précise Steven Tual. Et il ajoute "C'est ce qui a déréglé le cycle végétal avec des départs de bourgeons et de fleurs."

Depuis les années 80, nous avons gagné deux semaines sur le démarrage du débourrage, c'est à dire le redémarrage de la végétation

Steven Tual

Météorologue

Un dérèglement qui se voit de plus en plus. "D'après les différentes études et notamment celles du GIEC, les épisodes de douceurs sont plus précoces. Depuis les années 80, nous avons gagné plus de deux semaines sur le stade de débourrement de la végétation, c’est-à-dire le moment où les bougeons commencent à sortir" explique Steven Tual.

Pour ce mois de février, le phénomène avait un nom : les 'rivières atmosphériques', où des masses d'air très douces et humides arrivent des tropiques. Un phénomène qui s'est reproduit début avril mais cette fois en provenance du Sahara et qui ont amené également le sable du désert.

Une météo casse-tête pour les jardiniers

Des conditions météorologiques plutôt compliquées pour les plantations et les jardiniers. Selon Stéphane, membre de l'association "les Marteaux du jardin" créée dans l'agglomération de Saint-Malo, "il faut absolument être patient et ne pas toucher la terre tant que les risques de gelées sont encore présents."  

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Et pour ces jardiniers, il y a une date cruciale dans le calendrier. Les fameux "Saints de glace" avec leurs risques de gelées tardives jusqu'à la mi-mai. Pour Stéphane, "mieux vaut éviter les plantations précoces pour bien installer des végétaux car ces gelées de mai peuvent occasionner de gros dégâts dans les jardins".

Pendant cette période froide et à risques, on peut amender la terre, réaliser des paillages et aussi effectuer des semis en intérieur

Stéphane

Association "Les marteaux du jardin"

Et pour patienter, le jardinier peut quand même s'occuper de son jardin. Soit en protégeant les plantes et les arbres des grands froids prévus, par exemple, "avec de la paille ou des couverts végétaux" ou encore avec "des voilages de protection". Mais attention, il faudra les enlever dès que les températures vont monter. Autre conseil de Stéphan : amender les terres avec des engrais uniquement naturels et aussi travailler son potager en intérieur. "C'est le moment pour faire chez soi des semis de cultures de feuilles, de racines ou de fruits. Par exemple des semis de tomates, de poivrons, de concombres ou de persil."

Vers une canicule cet été ?

Reste à espérer que des conditions normales pourront permettre aux jardiniers de pratiquer leur passion. Autre espoir : que l'été en Bretagne cette fois ne soit pas trop chaud et sec. En effet, selon les prévisions météorologiques saisonnières qui sont établies sur trois mois, la période estivale pourrait nous faire vivre "une canicule comme celle de 2022" selon les informations recueillies par Steven Tual.

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