Saisi en urgence par la Ville de Rennes, le tribunal administratif a rendu sa décision. Le gymnase de la Poterie occupé depuis la mi-janvier par des migrants devra être évacué avant le 25 mars à midi.
La Ville de Rennes avait saisi la justice administrative en urgence.
Elle demandait l’évacuation d’un gymnase du sud de la ville occupé depuis la mi-janvier par des migrants, et où 136 personnes dont 18 familles et 44 enfants vivent encore dans des tentes.
Une demande motivée notamment par les "difficultés d'ordre humanitaire, sanitaire et sécuritaire à l’intérieur du gymnase, depuis l’arrivée dans des lieux initialement occupés par des familles de façon relativement paisible, d’hommes célibataires adoptant des comportements violents, menaçants et non adaptés, et se livrant au trafic de stupéfiants".
La Ville insistait également sur l’impossibilité pour les écoles et les associations d’utiliser l’équipement. Et sur la perturbation à venir des élections présidentielles puisque le gymnase doit abriter un bureau de vote
A l’audience, le collectif de soutien aux personnes exilées qui reconnaissait que la situation n’était plus tenable, avait demandé par la voix de son avocate "un délai de 15 jours et des solutions d’hébergement pour les personnes en détresse, afin qu’elles ne se retrouvent pas à la rue du jour au lendemain."
Ce mardi, le tribunal administratif a rendu sa décision et ordonné aux occupants "de quitter les lieux avant le vendredi 25 mars 2022 à midi, avec l’ensemble des tentes, matériels, marchandises, véhicules leur appartenant ou dont ils auraient la détention.".
Un autre site occupé à Rennes
Ce mardi 22 mars, alors que le tribunal n'avait pas encore rendu sa décision, le collectif de soutien aux personnes exilées avait annoncé avoir investi depuis 5 jours un autre site, un hôtel inoccupé proche de la gare.
"L’hôtel Arvor, abandonné depuis trop longtemps, reprend vie pour le bonheur des sans-abri. L’état et la mairie étant incapables de pourvoir à leur obligation de loger les personnes vulnérables, nous avons été contraint.es d’y élire domicile. Les lieux étaient vides depuis plus de 4 ans !" indique un communiqué du collectif.
"Nous sommes soulagé.es d’enfin trouver un logement digne et sommes disposé.es à discuter avec les propriétaires", poursuit le collectif qui souligne un "deux poids-deux mesures" avec l'accueil des réfugiés ukrainiens.
Le collectif indique avoir logé dans cet hôtel une trentaine de personnes hébergées jusqu'ici sur le campus de l'Université de Rennes 2, et au gymnase de la Poterie.