La mairie de Rennes a demandé en urgence l'évacuation d'un gymnase de la ville occupé depuis la mi-janvier par des migrants. Le collectif de soutien aux personnes exilées exige de la préfecture des solutions d'hébergement pour faire face à une situation qui s'est dégradée. Le tribunal doit rendre sa décision.
La mairie de Rennes demandait ce lundi l’évacuation du gymnase de la Poterie devant le tribunal administratif, qu'elle avait saisi en urgence.
"Depuis le 15 janvier, faute d’hébergement, jusqu’à 280 personnes ont transité par le gymnase", indique le collectif de soutien aux personnes exilées, "elles sont encore 142, dont 43 enfants".
Mais au fil des semaines, la situation s’est dégradée. Sont apparus des problèmes de violence et de drogue.
Si la situation n’est plus "tenable", note le collectif, son avocate a réclamé un délai de 15 jours : "Nous ne demandons pas le rejet de l’évacuation du gymnase, souligne Me Emmanuelle Beguin, mais le rejet d’une évacuation ne s’accompagnant pas de solutions d’hébergement. Pour que ces personnes ne se retrouvent pas à la rue demain soir."
"II faut que les pouvoirs publics s’occupent des personnes en détresse," a de son côté martelé Bakoly Razafindrazaka, membre du Collectif :"il manque 300 places d’hébergement d’urgence sur la ville de Rennes. Et c’est à la préfecture de s’en occuper".
Le collectif pointe également une différence de traitement avec l’accueil des ukrainiens depuis le début de la guerre avec la Russie.
"Comment se fait-il que nous puissions accueillir en toute solidarité un peuple qui souffre. Et nous en sommes heureux. Alors que des Géorgiens, également victimes de la Russie, n’ont pas le droit au même soutien ?"
Le tribunal administratif a mis sa décision en délibéré .