L’évacuation du gymnase accueillant 112 exilés dans le centre de Rennes a été demandée par l’avocate de la ville, ce lundi 20 février, lors d’une audience au tribunal administratif. La justicez a ordonné le départ des migrants du gymnase.
La demande de l'évacuation du gymnase Constant Véron accueillant 112 exilés dans le centre-ville de Rennes a été faite par l'avocate de la ville ce lundi 20 février 2023. Les associations dépassées par la situation alertent sur une situation explosive. Le tribunal de Rennes a rendu sa décision, le gymnase doit être évacué. Si les migrants n'ont pas libérés les lieux pour ce mardi 21 février à 8 heures, la ville pourra faire appel aux forces de l'ordre.
Une évacuation néccessaire pour la mairie
Lors d'une audience au tribunal administratif de Rennes, l'avocate de la ville a évoqué les "risques gravissimes" pour les occupants mais aussi pour "les tiers", notamment les enfants de l’école à côté du gymnase. L’avocate a mis en avant "les seringues pour se droguer qui jonchent le sol".
Maître Lucas a pointé du doigt que la situation n’a rien à voir avec celle de novembre “quand seulement 21 personnes occupaient les lieux, des familles”. Elle déplore aujourd’hui qu’ils ne restent que deux familles et que la plupart des occupants soient des hommes célibataires.
De la violence et de l'insalubrité
L'avocte de la ville de Rennes accuse des occupants géorgiens "d’avoir mis la mainmise sur les lieux; d’y faire la loi".
Elle énumère la consommation d’alcool, de stupéfiants, des agressions physiques, du harcèlement moral et sexuel, du port d’armes et des rixes, l’insalubrité mais aussi les risques d’incendies dus aux réchauds utilisés dans les tentes pour cuisiner.
Lire : Migrants à Rennes. Les associations dépassées alertent sur une situation explosive
L’association Utopia 56 qui vient en aide aux personnes exilées et aux personnes à la rue, s’inquiète des solutions qui seront proposées aux personnes du gymnase en cas d’évacuation. “Certains hommes seuls font régner la terreur dans le gymnase” confirme Olivier, coordinateur d’Utopia 56, mais ce n’est pas le cas de la grande majorité d’entre eux”.
"Les hommes seuls aussi doivent être relogés"
Quand la mairie insiste sur le fait que seulement deux familles sont encore dans le gymnase, le militant répond que “les hommes seuls ont également le droit à des solutions de logements”.
“Notre peur est que les hommes seuls ne soient pas relogés. Et c’est 90% des personnes logés dans le gymnase. Et s’ils ne sont pas relogés, il va y avoir près de 90 hommes seuls à la rue”
Benoit Thibaut avec Nicolas Bidard