La famille de Ninon, presque 6 ans, a saisi ce mercredi le tribunal administratif de Rennes. La petite fille fait sa rentrée en CP, et devait intégrer la classe bilingue français-breton de l'école Noël-du-Fail à Vern-sur-Seiche, au sud de Rennes. L'Inspection académique a refusé son inscription.
La famille de Ninon, vit à Châteaugiron, au sud de Rennes. La commune ne dispose pas d'école bilingue français-breton, or la famille de la petite fille a des origines très "bretonnantes" et les parents, souhaitaient que cette tradition ne se perde pas et que leurs deux petites filles, parlent la langue de leurs ascendants. Un souhait encouragé, selon la maman, par les enfants elles-mêmes très curieuses des langues. La famille a donc cherché, non sans difficulté une école, où le breton est enseigné, pour la plus jeune, entrant en moyenne section de maternelle et pour l'aînée, en classe de CP .
L'interview d'Aurélie Pichot, la maman de Ninon

"Pas le niveau de breton en CP", selon le rectorat
Une section bilingue, français-breton a ouvert à l'école maternelle publique Noël du Fail à Vern-sur-Seiche à la rentrée 2016. La famille s'est donc rapprochée de la commune et de l'école, qui n'ont pas fait de difficulté dans un premier temps au mois de mars à l'inscription des deux enfants, pour cette rentrée 2018. Dans la classe de CP-CE1, la section bilingue, n'accueille en effet qu'une dizaine d'élèves, et n'est donc pas complète. Mais le rectorat a mis son véto au mois de juin à l'inscription de l'aînée en classe de CP, aux motifs qu'elle n'a pas suivi l'enseignement bilingue en maternelle et qu'elle n'aurait pas le niveau, et puis aussi qu'il existe d'autres moyens pour apprendre le breton.L'affaire devant le tribunal administratif
La famille de Ninon a donc saisi le tribunal administratif, une première sur ce genre de sujet. Selon l'avocate de la famille, la décision du rectorat de Rennes "n'est absolument pas fondée juridiquement, parce qu'aucun texte ne peut être opposé et ne peut obliger un enfant à suivre une section bilingue en maternelle et ça ne conditionne pas une intégration dans la section bilingue en CP." Une décision, qui n'est peut-être pas très fondée scolairement non plus, d'autant que l'enseignante, en congé maternité une partie de l'année scolaire passée, n'a pas été remplacée.Maître Marianne Giren-Azzis, avocate des parents de Ninon
