Manger local, et manger bio, autrement dit "bien manger", n'est pas toujours évident quand on a des revenus modérés. À Rennes, c'est accessible grâce à l'association VRAC qui propose aux habitants de plusieurs quartiers prioritaires de la ville d'adhérer à des groupements d'achats.
Fraîchement cueillis et presque aussitôt livrés au siège de l’association VRAC, c’est l’effervescence avant la distribution des commandes de légumes passées le mois dernier à Laurent Grimault, maraîcher à Rennes : "C’est le principe de l'association qu'on trouve intéressant. Cela permet de s’adresser à un autre public que celui qu'on voit sur nos marchés ou à l'Amap", explique-t-il.
Des débouchés assurés pour le producteur et pour l’association, c'est la garantie d’avoir des produits frais et locaux. Pour l’épicerie et les produits secs, Clément Courtois, chargé de mission à l'association VRAC, s’approvisionne auprès de grossistes en bio : "La lessive, ça fait aussi partie des produits qu'on distribue le plus, parce que ça revient à 12 euros le bidon de cinq litres, donc c'est assez abordable par rapport au commerce traditionnel".
le beurre de karité, ça coûte hyper cher dans le commerce. Vous avez une petite boîte pour 10 euros, alors que là, c'est 3,15 euros
Caroline LenormandAdhérente à l'association VRAC
Car l’association VRAC c’est un réseau d’achats en commun : grâce aux commandes groupées et aux achats en direct, elle propose à ses adhérents de l’alimentation, mais aussi des produits cosmétiques à des prix très accessibles, en fonction de leurs revenus : 10% moins cher que le prix coûtant, voire 2 fois moins, selon les revenus : Par exemple, "le beurre de karité, ça coûte hyper cher dans le commerce. Vous avez une petite boîte pour 10 euros, alors que là, c'est 3,15 euros. 1 kilo, alors ça vaut le coup !", témoigne Caroline Lenormand, adhérente à l'association VRAC.
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10% moins cher que le prix coûtant
"On mange mieux, pour moins cher et c'est mieux pour notre bien-être. Tout le monde en parle et tout le monde est content", ajoute Pierrette Jan, adhérente et bénévole à l'association VRAC.
Ce "bien manger pour tous" est possible grâce au soutien des pouvoirs publics, mais aussi la solidarité des membres les plus aisés : "L'intérêt aussi d'avoir des adhérents solidaires, c'est d'avoir des gens qui n'habitent pas forcément dans ces quartiers prioritaires. Et donc, ça permet aussi à ces gens-là de venir dans le quartier, d'y passer un moment convivial et de repartir avec des choses positives", conclut Clément, le chargé de mission de l'association VRAC.
Quatre ans après sa création, l’association réunit plus de 450 adhérents dans des quartiers prioritaires de la ville de Rennes, comme Le Blosne, Bréquigny, Maurepas ou Villejean.
(Avec Colombine Denis)