L'association VRAC 29 propose aux habitants des quartiers de se constituer en groupement d'achat pour bénéficier de produits sans pesticides à tarif réduit. Reportage à Brest
A Brest, au pied des tours du quartier de Quéliverzan, une dizaine de bénévoles s'active pour installer les stands et sortir les cagettes de fruits. Aujourd'hui c'est livraison d'agrumes bios.
Sur les tables, à côté des citrons, des oranges et des mandarines en provenance directe de Sicile des pommes de terre des agriculteurs du coin.
L'association VRAC 29 propose aux habitants des quartiers de se constituer en groupement d'achat pour bénéficier de produits sans pesticides à tarif réduit. Depuis son implantation dans le Finistère, cette association d'origine lyonnaise qui a fait des émules en France, s'est associée à l'association Cabas des Champs. Cette dernière propose, elle, des produits locaux et en agriculture raisonnée aux habitants des quartier.
Court-circuiter les intermédiaires et se détourner de la grande distribution
Frédéric Pellé, le responsable de l'association VRAC 29 (Vers un Réseau d'Achat en Commun) est formel : "Comme il n'y a pas d'intermédiaire et que nous commandons en grosse quantité, nous faisons des économies sur le transport."
Contre une adhésion symbolique de 1€ les habitants du quartier passent leur commande quelques semaines avant et viennent ensuite chercher leurs produits. "2kg d'oranges, 1 kg de mandarines, 1kg de citrons et 5kg de pommes de terre, ça fera 11€70".
"Le prix est convenable" glisse Elisabeth, la doyenne de l'après-midi venue chercher son panier. "Avoir du bio au prix coûtant c'est bien, il y a beaucoup de gens qui ne peuvent pas se le permettre. Et puis, il faut faire marcher ce genre d'initiative. Il faut s'entr'aider pour que tout le monde puisse manger convenablement" lance t-elle sourire aux lèvres en s'éloignant.
Au total 1,2 tonnes d'agrumes vont être vendues à prix coûtant par l'association. A Quéliverzan, Pontanézen et dans d'autres quartiers défavorisés de la cité du Ponant, par l'intermédiaire des centres sociaux. "Nous voulons apporter des rencontres, du lien social et faire des habitants des quartiers des acteurs de leur alimentation" explique Frédéric Pellé le responsable de l'association VRAC 29
Démocratiser l'alimentation bio et faire des consomma(c)teurs
Avec environ une différence de prix de 30%, l'initiative a de quoi séduire. Ce mercredi à Brest 27 foyers ont passé commande. Suffisant pour motiver les troupes et surtout Frédéric Pellé, le responsable de l'association anciennement animateur du centre social de Kérédern.
"ll y a une barrière géographique mais surtout culturelle sociale et un gros frein économique pour acheter bio dans ces quartiers" explique Frédéric Pellé. "Avec le groupement de commandes, nous voulons une démocratisation de l'alimentation et essayer de promouvoir une égalité d'accès au bio."
Et si les commandes et distributions vont s'étendre à d'autres quartiers défavorisés, l'adhésion pour en faire partie est également ouverte aux habitants d'autres quartiers (20€ l'année).
En février, l'offre va s'étoffer avec de l'huile d'olive, des légumineuses ainsi que des produits d'hygiène et d'entretien. Un petit pas de côté en plus pour s'écarter de la grande distribution traditionnelle, et surtout manger mieux.