Ce lundi 2 décembre, la ville de Rennes a dévoilé son avant-projet de redécouverte de la Vilaine, avec notamment la suppression du parking central de la ville. Morlaix a aussi pris cette décision quelques jours plus tôt. En France, plusieurs communes avaient déjà amorcé ces projets depuis quelques années.
Certaines villes ont tourné le dos à leurs rivières ou fleuves, mais changent désormais d'avis. C'est le cas de Rennes et Morlaix en Bretagne, mais il y a aussi eu des exemples en France. Depuis les années 1990, de nombreuses municipalités se sont servies de leurs fleuves pour aménager des espaces de balades et de verdures pour leurs habitants. Paris, Bordeaux ou Orléans en font notamment partie.
En 2007, à Orléans dans le Loiret, les nombreux parkings le long de la Loire ont fait place à des quais totalement réaménagés. Lieux de promenades, pistes cyclables et jeux, les habitants profitent depuis 17 ans d'un espace de verdure en pleine ville.
Rennes : le grand projet du centre-ville
C'est aussi vers quoi va se diriger la ville de Rennes qui a décidé de redécouvrir le fleuve de la Vilaine. Surplombé par un parking, le fleuve va donc retrouver le centre-ville grâce à d'importants travaux, qui démarreront en septembre 2025 jusqu'à l'été 2028.
Le parking sera détruit en septembre 2025. L'aménagement des espaces publics et la construction des ouvrages sur et autour de l'eau s'enchaîneront ensuite du printemps 2006 à l'été 2028. Quelques mètres plus loin, la place de la République sera, elle aussi, rénovée puisque des coins d'herbes et des arbres, seront plantés. "En conseil municipal, on a validé ce qu'était l'avant-projet "Quais de Vilaine", une opération qui vient découvrir la Vilaine […] pour permettre l’adaptation de cette partie du centre-ville à ce que sont les évolutions climatiques à venir", explique Marc Hervé, premier adjoint à l'urbanisme.
Un projet à 28 millions d'euros
Le projet coûtera 28 millions d'euros à Rennes métropole et à la commune. Les raisons de ce chantier sont aussi écologiques, pour éloigner les voitures du centre-ville. Critiquée par l'opposition sur cet aspect, la mairie voit pourtant plusieurs alternatives à ce parking pour accéder au centre-ville rennais. "La suppression de ce parking Vilaine est aussi un résultat de l’histoire, avec notamment la construction des deux lignes de métro et la construction du parking Hôtel-Dieu. On estime que ce centre-ville est pleinement accessible pour les habitants de la ville, de la métropole et de la région Bretagne", poursuit Marc Hervé.
Chez les habitants, le projet divise. "Je trouve ça très bien de mettre des espaces verts. Oui, ça sera moins pratique pour venir en centre-ville, mais il y a des parkings à l’extérieur, des bus qui desservent… Je ne vois pas le mal, je préfère qu’il y ait de la verdure et des arbres, c’est beaucoup plus agréable", estime une jeune Rennaise. Sa mère, pourtant utilisatrice régulière du parking Vilaine y voit une bonne chose. "Tant qu’il est là, je l’utilise, je ferai autrement après. Que l’on redécouvre la Vilaine, c’est chouette".
"Une catastrophe"
À l’inverse, pour Laure, cela "va être compliqué, une catastrophe même. C’est déjà difficile aujourd’hui où beaucoup de gens renoncent à venir à Rennes parce qu’ils ont peur de ne pas trouver de places. Je ne sais pas trop comment ça va être possible sans ce parking-là", réagit-elle.
À Morlaix, dans le Finistère, la redécouverte de la rivière, a été motivée pour réduire les risques de crues. Les travaux ne devraient pas débuter avant 2028 et son coût est lui estimé à 22 millions d'euros. Cet aménagement doit permettre d'éviter 80% des dégâts causés par les crues trentennales.