C'est une première. A Rennes, le taux de commerces vides a atteint 10,7%. C'est l'Audiar, l'agence d'urbanisme de Rennes, qui le révèle dans son dernier rapport. Plusieurs facteurs expliquent ce mauvais chiffre. La moyenne de vacance dans les métropoles en France s'élève à 9,6%.
Des locaux à vendre ou à louer, iI y en avait 231 dans le centre-ville de Rennes en avril dernier, selon le rapport de l'Audiar. Un record jamais égalé, qui s'explique par un changement d'habitude de consommation, par l’explosion du e-commerce, la crise du secteur de l’habillement et la baisse du pouvoir d’achat. Mais aussi par les difficultés à accéder au centre-ville.
Entre les travaux et les places de parking difficiles à trouver...
Nacha Gautier gère une boutique de vêtements dans le centre historique, qu'elle connaît depuis 20 ans. Il y a des travaux dans les rues proches de son magasin, depuis deux ans et demi. Et depuis un an, elle constate une baisse de fréquentation de sa boutique. Elle l'explique par les difficultés d'accessibilité, notamment pour les personnes âgées peu habituées aux transports en commun et aux vélos. Celles-là mêmes qui achètent moins sur internet.
J’ai des clientes qui me disent que c’est compliqué de se garer. C’est une problématique clairement identifiée, notamment pour les personnes plus âgées
Nacha GautierCommerçante dans le centre-ville de Rennes
Elle ajoute que "le focus qui est fait sur tout ce qui se passe en ce moment à Rennes au niveau de la sécurité", impacte aussi cette clientèle-là.
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D'autres commerçants pointent du doigt les prix des loyers trop élevés.
Les élus de Rennes croient au dynamisme du centre-ville
De son côté, la ville de Rennes reconnaît que ce taux de vacance de 10,7% n'est pas satisfaisant. Pour autant, elle défend sa politique de rénovation du centre-ville. Didier Le Bougeant, adjoint aux commerces et au centre-ville de Rennes explique que sans cette opération qui oblige à rendre vacants certains commerces, le taux de vacance serait de 8,9 %. Ce dont on ne peut se satisfaire, ajoute-t-il. Selon lui, les services de la mairie rencontrent plus de 80 opérateurs par an.
Il y a une dynamique, dit-il. mais, le centre-ville historique comporte beaucoup de toutes petites cellules, d’où une certaine difficulté à recommercialiser, car les nouveaux concepts de commerce demanderaient des espaces plus larges ou des réserves par exemple
Didier Le BougeantAdjoint aux commerces et au centre-ville de Rennes
A Nantes, le taux de vacance commerciale dans le centre-ville est de 5,3%, contre 6% sur les deux premiers trimestres de l'année selon la mairie et la CCI de Nantes-Saint-Nazaire, qui ajoutent dans un communiqué que la moyenne de vacance dans les métropoles en France s'élève à 9,6%.
