Ouest-France : la nuit les articles se transforment en journal

A l'occasion des 75 ans du journal, découverte du siège de Ouest-France à Chantepie à côté de Rennes, à l'heure du bouclage le soir. C'est à ce moment que les 37 éditions produites à Chantepie sur 53, sont finalisées, avant de partir à l'impression puis d'être livrées dans tout le grand ouest.

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La rédaction au siège d’Ouest-France à Chantepie, près de Rennes est un immense plateau ouvert, lumineux, le plus grand d'Europe. En fin de journée, beaucoup de bureaux sont inoccuppés, la majorité des journalistes a déjà mis un point final à son article. C'est l'heure du bouclage. Caroline Tortellier, la rédactrice en chef du jour, est à la manette, avec une équipe réduite. Elle reçoit les pages générales du journal à peine terminées, pour leur jeter explique t-elle "un dernier regard, vérifier les photos, les infographies, les fautes d'orthographe."
 

Un moment clé : la recherche du titre de la Une


Ces pages générales, communes à toutes les éditions sont celles concernant l'international et la France, les pages agriculture et pêche, ainsi que les dernière pages du quotidien, culture et souvent plus magazine. Chacun des journalistes autour de Caroline a pris en charge une page, pour la sélection de la photo, l'écriture des légendes, des titres... Et justement la recherche du titre de la Une, va les mobiliser un bon moment. L'exercice est difficile. Le défi, c'est le choix des mots justes, qui vont refléter fidèlement le contenu du dossier sur les agriculteurs, avec la contrainte du nombre de caractères. Plusieurs pages traitent en effet ce soir des Assises de l'agriculture et de l'alimentation, à Rennes pendant deux jours, avec notamment un sondage sur le moral des agriculteurs. 
 
 

L'arbitrage de l'horloge, à toutes les étapes


Ces pages générales comprendront encore un grand article sur le pape, un autre sur la Procréation médicalement assistée ou le port du voile à l'école. Toutes devront être fin prêtes pour 21h45, l'heure limite. L'horloge est un élément important de la vie de la rédaction, et du journal plus globalement.
 
 

La coordination, le lien entre l'éditorial et la fabrication


D'ailleurs un peu plus loin, le service coordination commence son long travail de validation, avant l'impression. Chaque soir, les journalistes coordinateurs, avec les assistants vont voir défiler le déroulé des 53 éditions du journal, soient de 600 à 800 pages. Eux sont là pour vérifier la conformité des pages, qu'il n'y manque rien, avec aucun problème visuel. Mais c'est surtout cette partie coordination, qui fait le lien entre l'éditorial et la production, qui va permettre d'adapter la fabrication aux besoins de la rédaction. Préparer la production du jour, tout en accompagnant les journalistes et secrétaires de rédaction dans les locales à la finalisation de leurs pages et au respect des horaires. "On mène la bataille des horaires, et il y a des horloges de tous les côtés", remarque ainsi Paul-Emmanuel Galland, le responsable du service. En fonction des jours, des événements, prévisibles ou non, match de foot, attentat, fait divers importants, rendez-vous électoral, la fabrication devra suivre et s'adapter. 
 
 

70 tonnes de papier chaque soir


Et puis il y a donc la fabrication du journal. Et là, c'est le côté industriel de l'entreprise. 150 personnes y travaillent au total, entre les rotativistes, les manutentionnaires, la maintenance et les expéditionnaires. Mais d'abord ce qui frappe, ce sont les stocks de papiers, d'énormes bobines de papiers recyclés en provenance de France, d'Allemagne ou d'Europe du Nord. Des stocks prévus pour un à deux mois, car à Ouest-France on préfère anticiper les aléas, plutôt que les subir. Les rotatives, au nombre de quatre à Chantepie, (il y en deux autres à la Chevrolière près de Nantes et une autre à Angers) en consomment 70 tonnes en moyenne chaque soir.
 

84 000 journaux à l'heure


Ces quatre rotatives, quatre machines géantes, commencent à tourner à partir de 22h15. Une fabrication très automatisée. Mais l''imprimerie ça reste de l'encre, du papier et des plaques quadri-couleur off-7 préparées en amont et correspondant à toutes les pages de toutes les éditions. A partir de tout ça, la machine va sortir 84 000 journaux à l'heure. Une production interrompue régulièrement car à chaque édition différentes, il faut changer les plaques, celles correspondantes aux pages départementales ou locales... Arrêter le flux, remonter les plaques, relancer la machine, vérifier l'impression et la valider.

 
 

500 000 journaux livrés dans la nuit à partir de Chantepie


La phase finale c'est celle des expéditions. C'est à ce moment là, que les éditions sont réparties en fonction de leur destination finale. Là encore, le processus est automatisé et les journaux passent sur des tapis roulants, selon une planification programmée. Mais comme à chaque étape, tout peut être bouleversée par des imprévus. 45 camions partiront de Chantepie dans la nuit. Les premiers à 23h25, s'en iront dans l'Orne, puis pour la Manche, le Finistère. Les derniers, autour de 3h30 du matin livreront l'Ille-et-Vilaine.



 
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