C’est un artiste majeur de la scène rock rennaise qui s’en est allé. Dominic Sonic s’est éteint jeudi 23 juillet, emporté par un cancer. Il avait 56 ans.
C’était un gardien du temple, un puriste qui n’aurait jamais rien sacrifié aux trompettes de la renommée. Dominic Sonic est tombé dans le rock au seuil des années 80. Le gamin originaire de Dinan n’a que 16 ans quand il intègre le groupe Kalashnikov. Le groupe se forge une solide réputation et enchaîne les concerts avant de publier un mini-album devenu collector.
Scène rock rennaise
A cette époque à Rennes, une nouvelle scène française est en train d’éclore, c’est l’avènement d’un nouveau son d’une nouvelle ère propice à l’éclosion de Niagara ou bien encore d’Etienne Daho. Face aux nappes de claviers qui inondent la production du moment, Dominic Sonic ne va pas sacrifier ses guitares.Un premier opus coup de poing
Son premier album solo « Cold Tears » sorti en 1989 est un uppercut pour toute une génération. Plus de 40.000 exemplaires, le musicien a visé juste avant de rejoindre, deux ans plus tard, le label Barclay. Un album éponyme en 1991 et puis viendra « Les Leurres » en 1994, un sommet de sa discographie.En 1997 c’est sous son propre label que sera publié « Essais 94/96 » avant une longue pause. Dominic Sonic est loin des standards de l’époque mais les inconditionnels lui jurent fidélité.
"On stage" avec les Stooges
En 2002, aux Transmusicales de Rennes, c’est un rêve qui se réalise quand il partage la scène avec les Stooges, un groupe qui l’a toujours beaucoup inspiré. On le verra encore prolonger avec grâce, la nuit de nombreux festivals bretons. Les Trans ou le festival des Vieilles Charrues pleurent aujourd’hui un ami...
Nous venons d’apprendre avec une douleur immense la disparition de Dominic Sonic.
— Vieilles Charrues (@Charrues) July 23, 2020
Jury du tremplin des Jeunes Charrues de 1996 à 2013, il avait participé deux fois au festival, en 2004 et en 2016.
Il était aussi et surtout un grand ami des Vieilles Charrues.
Kenavo Dominic... ? pic.twitter.com/KGznvF76F9
Le grand Dominic Sonic s'en est allé. En + d'être talentueux c'était un homme classe, gentil et drôle. Il va assurément manquer aux enfants du rock rennais et d'ailleurs. Au revoir Dom.https://t.co/wvFe6s6J7U
— RennesMusique (@RennesMusique) July 23, 2020
Dominic Sonic, un artiste de la famille des Francos nous a quittés ? Nous pensons fort à ses proches. pic.twitter.com/m0qBA3EK9p
— Francofolies (@francofolies) July 23, 2020
Deux autres albums viendront bientôt nourrir la carrière ciselée de ce rocker discret : « Phalanstère #7 » en 2007 et « Vanités #6 » en 2015, un retour rageur qui fut pour nous l’occasion d’une rencontre.
La discrétion des grands
Deux opus salués par la critique mais dont le rayonnement ne dépassera pas le succès d’estime.C’est la loi du genre, quand le noir est fait, qu’un artiste s’en va, on exhume des tiroirs ce qu’il reste à entendre. On (re)découvrira la puissance et la force d’un répertoire qui ne pouvait pas laisser indifférent. Sonic sur scène cultivait tout à la fois la discrétion des grands et une rage à fleur de peau.
La scène, il devait encore y penser, quand voilà quelques jours, il confessait l’accouchement d’un nouvel album. Dix titres enregistrés en quelques jours. Un second volet était à venir.
Dominic Sonic avait des projets. Sans doute pas celui de nous quitter ce 23 juillet à 56 ans. Il va encore pleuvoir sur la Bretagne... Cette fois, ce n’est pas un hasard !