A poil contre le Covid-19 : infirmiers et infirmières libéraux posent nus, "pour montrer que nous sommes démunis"

Alexandra, infirmière en libéral depuis 16 ans a décidé de poser. Nue. Un seul message derrière les photos qu'elle et d'autres ont décidé de publier : montrer que la profession est à poil, en manque d'équipements face au coronavirus. 

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43 photos. 43 infirmières et infirmiers de toute la France posent nus. C'est Alexandra Cantarel, infirmière rennaise qui a rassemblé les photographies qui forment aujourd'hui une affiche. "On est bien d'accord qu'on est en manque de matos" lance-t-elle. "L'idée avec ces photos, c'est de montrer à quel point on est démunis aujourd'hui. Nous nous sentons envoyés à l'abattoir, en mettant nos patients en danger mais aussi nos familles." 


En plus de l'affiche, un clip, où les photos défilent, sur le fond de battements de coeur.



"Ne pas oublier la médecine de ville"


Installée en libéral depuis 2009, l'épidémie de coronavirus modifie les habitudes de travail d'Alexandra et sa confiance aux autres, malheureusement. "En ce moment, je fais gaffe à mon matériel, à la voiture où je ne laisse rien dedans, et même au cabinet que je surveille." Les vols se multiplient en effet. Une collègue en a fait les frais récemment et vu sa voiture fracturée à Rennes. 
 

Les équipements de protection comme les masques proviennent pour l'instant d'intiatives privées, de dons.

En ce moment, ce sont les entreprises agro-alimentaires qui nous fournissent des équipements, les garagistes et même des patients. On est dans la démerde, c'est le monde à l'envers !

Alors que des masques commencent tout juste à arriver sur le territoire avant d'être distribués, Alexandra précise : "La dotation proposée en ville, c'est 18 masques, par soignant, par semaine. Un masque ne protège que quatre heures après il n'est plus efficace. Nous pouvons voir jusqu'à 70 patients par jour. Le calcul est vite fait, ça ne suffit pas." 

Elle conclut : "On voit les gens applaudir aux fenêtres mais la situation dans le domaine de la santé part à la dérive depuis des années. Il faut que ça change." 

Le 24 mars, c'est un médecin de la région Occitanie qui affichait sa nudité, pour montrer à quel point il fait désormais partie "de la chair à canon"
 
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