Les résultats définitifs sont tombés. Ce dimanche 24 avril 2022, le président sortant Emmanuel Macron a largement remporté l’élection présidentielle en Bretagne, avec 66,6% des suffrages exprimés. La candidate du RN, Marine Le Pen, obtient 33,4% des voix. Tour d’horizon des réactions bretonnes à l’annonce du résultat de ce second tour.
En Bretagne, le président sortant Emmanuel Macron obtient 66,6% des voix, largement au-dessus de son score national, mais moindre qu'en 2017. En cinq ans, il a perdu environ dix points dans la région. Marine Le Pen recueille 33,4% des bulletins.
Au premier tour, les électeurs bretons avaient déjà placé le président sortant en tête, devant le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon puis la candidate du Rassemblement national.
Une "réélection historique" selon les soutiens de Macron
“Et un, et deux, et cinq ans de plus !”, ont scandé les soutiens LREM à Rennes à l’annonce des résultats. Gaël Le Bohec, député LREM d'Ille-et-Vilaine est venu fêter la victoire avec les militants. “C’est un bon résultat par rapport à ce qui avait été annoncé”, se réjouit l’élu, qui veut garder cette “bonne dynamique” pour les législatives en juin prochain. “Nous devons montrer qu’on a un projet qui tient la route.”
Pour Antoine Esnault, coordinateur régional des Jeunes avec Macron, “c’est une réélection historique”, mais il reste conscient “des enjeux qui sont les nôtres pour les cinq prochaines années. Il faut garder en tête qu'on a été élu face à au Rassemblement national, nous devons rester vigilant face à la percée de l’extrême-droite dans tout le pays.”
Le RN veut devenir "principale force d'opposition"
Du côté du Rassemblement national, on ne cache pas sa peine. Virginie D’Orsanne, conseillère régionale RN, se dit “un petit peu déçue”. Mais pour elle, “c’est un très beau résultat. Marine Le Pen a fait une excellente campagne, les gens sont touchés par son discours.”
Durant ce quinquennat, le Rassemblement national veut devenir la principale force d’opposition. “Tous les partis de gauche ont finalement voté Macron alors qu’au premier tour ils étaient tous scandalisés !”, déplore Virginie d’Orsane. “Finalement, il n’y a que nous qui sommes une force d’opposition.”
Un président "mal élu" selon LFI
Du côté de la France Insoumise, Emmanuel Macron a été élu “par défaut”, selon Frédéric Mathieu. Pour le chef de file de la première circonscription d’Ille-et-Vilaine, le président a été réélu “contre Marine Le Pen, et pas par adhésion à son programme. On a donc un président ‘mal élu’.”
Derrière leur ex-candidat Jean-Luc Mélenchon, les Insoumis ont le regard tourné vers le troisième tour de la présidentielle : les législatives. “Aujourd’hui, nous visons la cohabitation. On a réussi à dégager Marine Le Pen, maintenant il faut empêcher Macron de nuire.”
Forte abstention en Bretagne
A noter, l’abstention qui atteint des records en Bretagne : 22,2% pour ce second tour, contre 20,3% en 2017.
Si de nombreux électeurs ont hésité jusqu'au dernier moment, "le vote de conscience a été réglé dans la dernière ligne droite en faveur de Macron", analyse Thomas Frinault, politologue.
Le Pen en tête dans une cinquantaine de communes
Marine Le Pen arrive en tête de ce second tour dans une cinquantaine de communes bretonnes seulement. La plupart est situé dans le centre-Bretagne (nord du Morbihan, sur des Côtes-d'Armor et quelques périphéries de l'Ille-et-Vilaine).
Selon le politologue, "cet électorat agricole a pu être un électorat qui votait classiquement pour la droite, et comme au plan national, il y a un glissement de cet électorat vers le RN." La raison selon Thomas Frinault : "Il s'agit de territoires dans lesquels l’agriculture et le domaine agro-alimentaires sont importants, et qui ont connu des crises et des difficultés économiques."