5 hommes de 20 à 29 ans et habitant la Loire-Atlantique sont soupçonnés d'être à l'origine de deux fusillades dans le quartier de Cleunay à Rennes en novembre 2023. Lors du premier événement, un jeune homme de 16 ans avait été grièvement blessé aux jambes.
Dans le box des prévenus, ils sont cinq hommes, âgés de 20 à 29 ans, vivant en Loire-Atlantique et originaires d’Afrique.
Le plus souvent, ils ont connu des enfances compliquées et ont des casiers déjà bien remplis. Mais ils refusent de se souvenir des événements. L’un d’eux raconte qu’il "était bourré", l’autre qu’il "dormait", un troisième "nie toute implication".
Deux fusillades en 9 jours à Cleunay
La justice les soupçonne d'avoir participé aux deux fusillades qui ont eu lieu dans le quartier de Cleunay à Rennes, en novembre 2023. L'enquête, menée par la brigade de la sûreté départementale de Nantes et qui va mobiliser 48 personnels, met au jour les faits suivants : le 8 novembre, à bord d'un véhicule volé, 3 d'entre eux tirent sur un jeune homme de 16 ans à la hauteur d'un point de deal. Le mineur est grièvement touché aux jambes.
Les dégâts qu'ont pu faire les balles, ce sont des blessures qui auront un impact grave pour l'avenir de mon client
Me Thomas SerrandAvocat de la victime
Lors de l'audience, ce lundi 25 mars 2024, Maître Thomas Serrand, l'avocat de la victime, réclame "une peine à la hauteur des faits." Car le jeune homme blessé voulait devenir professionnel dans le football. Selon l'avocat, "il devait passer des tests dans des clubs et c'est compromis. Ces faits ont aussi des répercussions psychologiques."
Le 17 novembre 2023, d'autres tirs retentissent dans le quartier de Cleunay.
Quelques semaines plus tard, "quatre personnes sont interpellées. Deux à Nantes, un à Héric et un autre dans le secteur de la gare de Rennes. Par ailleurs, un cinquième individu est, quant à lui, extrait de maison d’arrêt" indique le parquet de Rennes.
Il s’agit de cinq hommes, quatre majeurs et un mineur. Selon le parquet, "deux sont de nationalité guinéenne, un de nationalité congolaise et deux derniers de nationalité française. Et tous connus de l’institution judiciaire."
2 à 6 ans de prison requis
L’enquête s’appuie sur les relevés et écoutes de leur téléphone, la géolocalisation de l’un d’eux, muni d’un bracelet antirapprochement et de l’une des voitures balisées par la police.
Ne pas laisser s’installer de sentiment d’immunité à la suite de ce type de faits
Philippe AstrucProcureur de la République
Le parquet précise que "cette opération de police judiciaire s’inscrit dans la volonté forte de ne pas laisser s’installer de sentiment d’immunité à la suite de ce type de faits qui s’analysent en des règlements de comptes sur fond de trafic de stupéfiants".
Pour Maitre Olivier Pacheux, l'avocat de l'un des prévenus, "aucun témoin ne peut procéder à une reconnaissance physique des auteurs des agressions. Il n'y a pas de traces ADN sur les scènes criminelles". Et d'ajouter : "les éléments d'enquête relèvent de l'analyse de factures de téléphones. Ce sont des éléments très faibles pour caractériser la culpabilité".
Le parquet requiert 2 à 6 ans d'emprisonnement pour les 5 individus mis en cause. Le jugement sera rendu dans la soirée.
(Avec Krystel Veillard)