Rennes : après le suicide d'une étudiante en droit, 150 jeunes participent à une marche blanche

Une marche blanche était organisée ce vendredi après-midi en hommage à Alexia Cote, étudiante de la faculté de droit de Rennes qui s'est suicidée mi-avril. Un moment de recueillement. Une invitation aussi à "sortir de sa solitude".

Roses blanches en main et masques sur le nez, près de 150 personnes se sont données rendez-vous place de la République à Rennes ce vendredi midi. En silence, ils vont marcher d'un pas décidé, jusqu'à leur faculté.

Beaucoup d'entre eux, sont en effet étudiants en droit, comme Alexia. "Nous sommes là pour lui rendre hommage, à elle, à ses parents, mais aussi pour envoyer un message à tous les étudiants de France", explique Thomas.


Lutter contre l'isolement

Alexia s'est donnée la mort, mi-avril, dans son appartement étudiant. Originaire de Dijon, la jeune femme de 20 ans était inscrite en magistère juriste d’affaires franco-britannique à l'université de Rennes 1. Elle n'a laissé aucune explication pour justifier son geste, mais dans une lettre, son père Christophe Cote a décrit les conditions dans lesquelles sa fille étudiait, au sein d'une formation exigeante, son mal-être qu'elle avait exprimé, qu'elle aurait aussi signalé à sa directrice de magistère...

"Nous ne sommes pas là pour incriminer qui que ce soit, complète Erwan, un autre étudiant. Personne ne saurait expliquer le geste d'Alexia. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a un malaise étudiant, tout le temps, mais qu'il est accentué avec la crise sanitaire. Malheureusement, Alexia n'est pas la première à se suicider."
 


Une fois passés devant les bureaux de la direction, les étudiants ont déposé sur la place principale, près de l'entrée de la faculté de droit, le portrait d'Alexia, chapeau sur la tête, et large sourire sur le visage. Ils ont aussi lu un texte écrit par ses parents, qui nous confiaient mi-mai "ne pas chercher de coupable" reconnaissant que le suicide d'Alexia est sûrement "lié à plusieurs éléments."

"On a tous des charges de travail importantes", témoigne Thomas. Et le contexte sanitaire n'aide pas : "Le fait qu'on ne puisse plus se retrouver, ça a un impact sur ceux qui sont déjà seuls, et dont les proches habitent loin."

En tant que représentant associatif,  un autre le mesure régulièrement : "Avec le Covid, on sent que les étudiants sont seuls. Les 1ère année sont arrivés, ils ne se sont pas rencontrés. Ils sont seuls derrière leurs ordinateurs, au sein de promo de 350 - 400 personnes."

Leurs mots sont pesés. Aucun ne veut ni ne peut juger. Mais en se mobilisant, plus d'un mois après la disparition d'Alexia, ils veulent juste "dire à ceux qui vont mal, de ne pas s'isoler". "Même si on ne se connaît pas parce qu'on ne fait pas forcément partie des mêmes master, des mêmes licences, il faut qu'on puisse se soutenir", renchérit un autre manifestant. "Il faut être solidaires."

 

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