"Je n'ai pas le temps et pas envie non plus de me retourner sur ces quatre mois". Julien Stéphan a débuté avec Rennes comme coach novice face à Lyon et retrouve cet adversaire en Coupe de France dans le costume d'un entraîneur prometteur.
"Tout s'est passé très vite, il y a eu beaucoup de matches, on a joué quasiment tous les trois jours depuis quatre mois (...) je préfère regarder ce qui arrive, je préfère avancer", complète le technicien de 38 ans.
Et ce qui arrive, c'est une demi-finale de Coupe de France à Lyon, où il a dirigé son premier match comme entraîneur d'une équipe professionnelle le 5 décembre, avec une victoire 2-0 qui l'a idéalement lancé.
Confirmé à son poste par le président Olivier Létang après trois succès sur ses trois premiers matches, Stéphan a rapidement pris la mesure du poste et prouvé ses qualités. Il a même déjà écrit une page d'histoire du club breton en l'emmenant à son premier huitième de finale européen, où il a tenu tête à Arsenal.
"0n a acquis tous ensemble, les joueurs, le club et moi aussi beaucoup d'expérience dans cette période-là. Elle a fait grandir beaucoup de monde", a-t-il simplement glissé en guise de bilan provisoire.
"Ça passe ou ça casse"
Mardi, il tentera de qualifier Rennes pour sa troisième finale de Coupe de France en dix ans, après celles perdues contre Guingamp (2009, 2014). Un match absolument pas comparable à celui de décembre ni même à celui de vendredi en championnat, où l'OL a pris sa revanche au Roazhon Park (0-1)."En championnat on peut passer au travers et perdre un match (...), là c'est sans filet, ça passe ou ça casse", rappelle-t-il. Lyon n'a plus grand chose à voir avec l'équipe battue fin 2018. "Début décembre, ça me paraissait très clair dans la préparation du match qu'ils allaient jouer en 3-5-2. Il y a plus d'incertitude pour le match de ce mardi", expose Stéphan. "Est ce qu'ils vont revenir à leur 4-2-3-1 qui avait bien fonctionné depuis début janvier ? Est ce qu'ils vont rester en losange comme vendredi ?", s'interroge-t-il. "Il y a aussi des joueurs qui se sont affirmés dans le domaine offensif, c'est beaucoup plus complet maintenant qu'au mois de décembre", prévient-il.
Rennes, de son côté, est une équipe plus sûre d'elle mais peut-être un peu moins fringante physiquement, épopée européenne oblige.
L'état de fraîcheur en question
"Entre décembre et fin mars, on est l'équipe française qui a joué le plus de matches. En janvier/février, des joueurs ont été blessés et des rotations n'ont pas pu être faites. Forcément ça s'accumule", déplore le coach. Rennes sera ainsi privé de Damien Da Silva, probablement d'Hamari Traoré, peut-être de Clément Grenier...Toutefois, l'enjeu devrait contribuer à mobiliser les dernières énergies bretonnes. "Dans l'effectif, très peu de joueurs ont connu le Stade de France (...) Une finale de Coupe, dans une carrière, c'est très rare. Je ne pense pas qu'il y ait énormément à faire au niveau motivation", estime l'entraîneur pourtant réputé pour ses causeries."L'une des grosses interrogations de cette fin de saison, ce sera l'état de fraîcheur", admet Stéphan.
Même la perspective d'affronter le PSG en finale, s'il bat Nantes, ne doit pas refroidir l'enthousiasme général. "Si on commence à se projeter au match d'après et avec un potentiel adversaire, on ne fait plus grand chose", répond celui qui ne veut pas perdre de temps avec ces considérations. "On se doit d'essayer, on se doit d'essayer d'abord d'y aller, et si on a le bonheur de faire un exploit, on se devra d'essayer d'aller au bout dans cette compétition".