A l'arrêt depuis jeudi, l'usine PSA de Rennes est victime d'une pénurie de semi-conducteurs qui frappe, aujourd'hui, la filière automobile mondiale. Une réunion extraordinaire du Comité social et économique (CSE) est en cours ce lundi matin sur le site de la Janais.
Depuis quatre jours, les lignes de production sont à l'arrêt à l'usine PSA de Rennes. "Pas un véhicule ne sort d'ici" déplore Laurent Valy, secrétaire CFDT du Comité social et économique (CSE). En cause : la pénurie de semi-conducteurs - ces petites puces électroniques indispensables au fonctionnement des système d'aide à la conduite, du Bluetooth etc -, qui frappe la filière automobile à l'échelle mondiale.
"On veut plus de visibilité sur cette crise"
Ce lundi matin, représentants du personnel et direction de la Janais sont réunis pour un CSE extraordinaire, "afin de savoir quand on va pouvoir reprendre le travail et où en sont les stocks de composants électroniques, précise Laurent Valy. On souhaite avoir davantage de visibilité sur cette crise et sur le plan d’action mise en oeuvre par la direction de la Supply Chain du Groupe PSA pour anticiper et prendre les décisions les plus adaptées".
Les élus du CSE réclament aussi l'ouverture d'une négociation sur l'activité partielle de longue durée, "pour limiter l'impact financier pour les salariés" car, indique encore le secrétaire du CSE de PSA-Rennes, "cette crise d'approvisionnement pourrait malheureusement s'étendre à toute l'année 2021".
Le confinement du printemps 2020 a entraîné une explosion de la vente d'équipements pour le télétravail : ordinateurs, imprimantes, smartphones. Les fabricants de puces électroniques, essentiellement à Taïwan, ont eu du mal à suivre le mouvement. Même le géant Sony n'a pas pu livrer en temps et en heure sa nouvelle console de jeu, faute de composants.
Quand l'industrie automobile a repris son activité à l'été 2020, les délais d'approvisionnement en puces électroniques s'étaient considérablement rallongés. Et depuis plusieurs semaines, la pénurie touche de plein fouet la filière automobile toute entière.
"Voilà pourquoi on attend beaucoup du programme d’investissement de 20 milliards d’euros pour accélérer la relocalisation de la Recherche & Développement & Production de semi-conducteurs en France afin que notre industrie ne soit plus dépendante des productions en provenance de Taiwan" note l'élu CFDT du site PSA de la Janais.