Rennes : "La Carrière du Libertin" de Stravinsky à l'opéra, entre amour tragique et humour loufoque

C'est la grosse production de ce début d'année pour l'opéra de Rennes. "The Rake's Progress", ou "Carrière d'un libertin", d'Igor Stravinsky, raconte l'histoire tragique d'un couple dans le Londres des années 50. Quatre représentations sont prévues à l'opéra de Rennes du 3 au 9 mars.

Tom Rakewell et Anne Trulove sont un jeune couple d'amoureux. Mais leur idylle prend un tournant tragique lorsque l'homme hérite d'une grosse somme d'argent, qu'il dilapide dans les maisons closes et les jeux d'argents. Sa promise Anne, elle, subit la situation malgré son amour : "Elle a un idéal de l'amour qui va la pousser jusqu'aux enfers et la pousser à faire des choses qu'elle n'aurait pas soupçonné", explique Elsa Benoit, son interprète.

La soliste ne débarque pas en terrain inconnu à l'opéra de Rennes. Elle y était choriste à l'âge de 18 ans, et a grandi à Concarneau. Après 12 ans de voyages sur les scènes européennes, notamment en Allemagne et en Autriche, elle retourne aux sources : "C’est un bonheur. Il y a plein de souvenirs qui reviennent. Je revois plein de têtes qui étaient déjà là, des amis avec qui j’ai étudié. C’est super !"

Elsa Benoit, de retour à l'opéra de Rennes

Une centaine d'artistes et de techniciens composent la troupe de "The Rake's Progress". Le décor a été construit en plusieurs mois par les opéras de Nantes et de Rennes, en collaboration : "Ce décor, c'est un entassement de télévisions. Dans chacune d'entre elles des moments particuliers de l’opéra vont se dérouler. Cela nous permet de passer d'une scène à l'autre de manière fluide", explique Chantal De La Costes, scénographe et costumière de l'opéra. 

Une volonté émise par le metteur en scène de l'opéra, Mathieu Bauer : "Cette image de la télévision, cela permet de situer l'opéra dans les années 50, lorsque la société du spectacle et de la consommation se sont développés", explique-t-il.

Il est aussi directeur du centre dramatique national, à Montreuil. Avec cette œuvre de Stravinsky, il se lance dans un nouveau genre, bien différent du théâtre : "Dans un opéra, figurez-vous qu'il y a un compositeur. Il faut se mettre dans un tempo qui n'est pas tout à fait le sien. Alors qu'au théâtre, j'ai l'habitude de maîtriser le rythme." L'opéra est le fruit de la collaboration entre le metteur en scène et l'orchestre national de Bretagne, dirigé par le chef d'orchestre gallois Grant Llewellyn.

Quatre représentations sont prévues à l'opéra de Rennes les 3, 5, 7 et 9 mars, avant de se déplacer au théâtre Graslin, à Nantes, pour 5 représentations entre le 22 et le 30 mars. Prix des places : entre 5 et 60€. Il en reste encore sur les sites internet de l'opéra de Rennes et de Nantes.