Rennes: la Vilaine, une histoire d'amour mouvementée entre les habitants et leur fleuve

A Rennes, l'activité reprend lentement sur la Vilaine. Le fleuve connait un regain d'enthousiasme auprès des habitants et l'on cherche à le valoriser. Et pourtant, durant toute son histoire, le cours d'eau a souvent été méprisé. Les explications de la muséographe Pauline Guyard. 

Les habitants du pays de Rennes parlent souvent de la Vilaine comme d'une rivière. Et pourtant, en se jetant dans la mer après la Roche Bernard, la Vilaine est bien un fleuve. Elle prend sa source en Mayenne, traverse les pays de Vitré, Rennes et Redon. Avec ses 224 km de long, c'est le 10ème plus long fleuve français. 

Le fleuve invisible

Selon Pauline Guyard, commissaire de l'exposition Histoire d'eaux organisée par l'écomusée de Rennes en 2018-2019,  " La Vilaine n'a jamais été considérée comme un fleuve majestueux, contrairement à la Loire qui traverse Nantes ou la Garonne à Bordeaux. " Elle n'est pas large, moins alimentée en eau que d'autres grands fleuves de plaines. Ses principaux affluents de l'ouest ne la rejoignent que bien après Rennes." 

Au fil de son histoire, la capitale bretonne s'est construite autour de ce cours d'eau. Mais les quais sont restés longtemps étroits. Lors de la création du système de canalisations à Rennes au 19ème siècle, la Vilaine a été recouverte à certains endroits ou entouré de hauts murs. Elle est devenue presque invisible.

Pour Pauline Guyaerd,

La couleur grisâtre de l'eau en lien avec l'origine des sols et ses fonds vaseux n'a pas aidé à ce que l'on aime la Vilaine. Son nom a été rattaché à cette couleur. 

 

L'origine du nom "la Vilaine"

Il existe plusieurs hypothèses concernant l'origine du nom de la Vilaine. Selon une étymologie populaire, au premier siècle de l'ère chrétienne, les femmes disgrâcieuses dites "les vilaines" venaient  se baigner dans le fleuve magique pour gagner en beauté. A la fin du 19ème siècle, l'historien Louis de Villiers assure avoir retrouvé les traces de frais de voyage des filles de notables bretons qui venaient jusqu'à Rennes pour y prendre "des bains de Vilaine".

Pour le chansonnier Théodore Botrel, la Vilaine est née des larmes d'une jeune fille boiteuse, amoureuse et éconduite.

Selon d'autres, le nom vient de la prononciation bretonne "ar ster velen" qui signifie la rivère jaune. 

Mais pour Pauline Guyard, l'origine la plus vraisemblable du nom la Vilaine est gauloise, lié à la déesse Visegnognia qui aurait ensuite glissé par altération à Visnaine.  

Les retrouvailles

On a tendance à l'oublier mais la Vilaine a connu son époque dorée. Rennes a été un port de marchandise. Des guingettes ont animé les berges. Et puis les épisodes de crues et d'inondations ont fait disparaitre progressivement l'activité. 

Nouvelle époque, le fleuve est aujourd'hui au coeur de nombreux projets d'aménagements. Si la batellerie s'est éteinte, le tourisme fluvial se développe. La Vilaine suscite des envies d'activités de loisirs, de lieux de promenades, d'échanges. Pour Pauline Guyard:

"Entre la Vilaine et les Rennais, il y a une longue histoire d'amour aves ses épisodes de lutte, de mépris... mais aussi de regain d'enthousiasme comme ces dernières années".

Littoral, au fil de l'eau s'est intéressé à cette histoire d'amour contrastée. Pour voir l'émission en replay, c'est ici:

 

 

 

 

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