Il y a 100 ans, un certain Jean Jaurès entre au Panthéon : voici ce qu'il faut savoir de ce géant de la gauche française

Le 23 novembre 1924, Jean Jaurès, figure emblématique de la gauche française, entre au Panthéon, dix ans après son assassinat. Un siècle plus tard, si Jaurès reste omniprésent dans la toponymie française, son héritage politique semble s'être dilué dans la mémoire collective. Qui est Jean Jaurès ?

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Le 23 novembre 1924, une décennie après son décès, la France honore la mémoire d'un éminent homme politique, ancien député du Tarn et fondateur du journal l'Humanité, en lui accordant une place au Panthéon. Cette panthéonisation symbolise la reconnaissance nationale envers une figure qui a profondément marqué le paysage politique et médiatique de son époque. Une personnalité dont se réclame le personnel politique actuel, à gauche mais aussi à droite.

Mais aujourd'hui dans l'opinion publique, Jean Jaurès est plus connu pour les places et les rues à son nom, plutôt que pour héritage politique. Voici ce qu'il faut connaître de cette figure de gauche.

Un homme du Tarn

L'homme politique français est né à Castres (Tarn) le 3 septembre 1859. Il est issu d'une famille de la petite bourgeoisie castraise. Son père est négociant, propriétaire d'une petite exploitation agricole de six hectares.

C'est là que le jeune Jean Jaurès passe son enfance. Sa mère s'occupe de son éducation et de celle de son petit frère, Louis (1860 - 1937).  

Élève brillant, Jean Jaurès quitte le Tarn pour Paris afin de préparer le concours de la prestigieuse École normale supérieure. Pur produit de la méritocratie française, il est reçu en 1878. Trois ans plus tard, il décroche l'agrégation de philosophie. 

Devenu professeur de lycée, Jean Jaurès enseigne tout d'abord au Lycée Lapérouse à Albi dans le Tarn, puis rejoint Toulouse en 1882, où il exerce comme maître de conférences à la faculté des lettres. 

Quatre ans plus tard, il se marie avec Louise Bois rencontrée à Albi, avec qui il aura deux enfants : Madeleine et Louis Paul. 

1885, débuts en politique 

Il commence une carrière politique en 1885, en étant élu député dès le premier tour, sous la bannière des républicains, favorables aux idées de Jules Ferry. Battu lors des législatives de 1889, il revient sur les bancs de à l'Assemblée nationale en 1893 comme socialiste indépendant. Il soutient la grève des mineurs de Carmaux de 1892, un acte fondateur pour Jean Jaurès dans sa conversion au socialisme. Quatre ans plus tard, il participe à la création de la Verrerie ouvrière d'Albi (VOA).

À lire : Fondée par Jaurès, la Verrerie Ouvrière d'Albi bientôt côtée en bourse… à la demande de la CGT ?

Grand tribun, Jean Jaurès mène plusieurs combats. Il prend la défense du capitaine Dreyfus, accusé de trahison et victime de l'antisémitisme de l'époque. L'homme politique participe aussi à la fondation du Parti socialiste français en 1902, puis fonde et dirige le quotidien "l'Humanité".

En 1905, il participe à l'élaboration de la loi de séparation des Églises et de l'État. La même année, il participe à la création de la Section française de l'internationale socialiste français (SFIO). Réformiste, il s'oppose régulièrement à une partie de la gauche révolutionnaire. 

Pacifiste convaincu, il consacre les dernières années de sa vie à tenter d'empêcher le déclenchement de la Première Guerre mondiale. 

Ces positions pacifistes lui coûtent la vie. Le 31 juillet 1914, à la veille du conflit, le nationaliste Raoul Villain l'assassine à Paris. Ce qui aura pour conséquence le ralliement des socialistes à l'Union sacrée.

C'est en 1924 que sa dépouille est transférée au Panthéon. Une panthéonisation dont nous fêtons le centenaire cette année. 

Places, écoles, statues, hommages…

Aujourd'hui, tout le monde se réclame de Jean Jaurès. Et tout le monde lui rend hommage. Qu'il s'agisse des socialistes, mais aussi des communistes ou de LFI, chacun y va de son attachement au grand homme politique qu'était le Castrais. 

En France, les lycées, collèges, places Jean Jaurès ne manquent pas en France. Beaucoup d'élus associent leur commune au Tarnais. Il y a 2370 rues qui portent son nom. Loin derrière le général De Gaulle, le numéro 1. Lui, a donné son nom à 3903 rues dans l'Hexagone. 

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