A Rennes, le centre de vaccination du stade Robert Poirier, géré par les pompiers, est à la recherche de médecins. Les quatres médecins pompiers qui oeuvrent actuellement dans ce vaccinodrome ne vont bientôt plus être suffisants pour faire face à la montée en puissance de la vaccination.
Depuis un mois qu'il est en fonctionnement, le centre de vaccination du stade Robert Poirier, avenue du Professeur Léon Bernard à Rennes, a vu défilé des milliers de personnes.
Aujourd'hui, ce sont 1 400 vaccins qui sont injectés par jour, 12 personnes piquées toutes les 5 minutes et ceci 7 jours sur 7 de 8h à 18h15.
Une montée en puissance du nombre de vaccinés
Et ce rythme de 1 400 doses injectées par jour va grandement s'accélérer avec le nouveau coup d’accélérateur voulu par le chef de l'État. Ainsi, à partir de ce lundi 10 mai, les plus de 50 ans pourront accéder à la vaccination et à partir du 12 mai, il sera possible pour les plus de 18 ans de prendre rendez-vous dans les vaccinodromes la veille pour le lendemain, s'il reste des places.
Ainsi, selon les objectifs fixés par l'ARS (Agence régionale de santé), le centre Robert Poirier va devoir accueillir à court terme 3 000 personnes par jour dès le début du mois de juin. Un chiffre qui pourrait encore augmenter dans les semaines qui suivent avec l'accès à la vaccination de tous les plus de 18 ans à partir du 15 juin.
Des médecins au statut de pompier volontaire
Et qui dit nombre de vaccinations en forte hausse, dit des besoins en personnels médicaux et para-médicaux beaucoup plus importants. Si actuellement, le nombre de personnels "piqueurs", des infirmiers pompiers, à mobiliser n'inquiète pas outre mesure les responsables du centre, il n'en est pas de même pour les médecins.
Actuellement, quatre médecins encadrent la vaccination dans le centre. Ils reçoivent chaque personne pour un questionnaire et une évaluation médicale qui a pour objectif de vérifier qu'il n'y a pas de contre-indication à la vaccination.
Mais, avec la montée en puissance du nombre de vaccinés et la nécessité d'effectuer des rotations de vacations en prévision des périodes de vacances à venir, la pénurie de médecins se profile à l'horizon, d'où un appel aux volontaires.
Tous les médecins sont les bienvenus, comme Anne Chartier, 50 ans, médecin dans le milieu de la protection de l'enfance. Depuis quelques semaines, elle travaille dans ce vaccinodrome, pour prêter main forte et "participer à l'effort collectif" précise-t-elle.
Les médecins volontaires sont et seront en service sous le statut de pompier volontaire, le centre étant géré par le SDIS 35 (Service Départemental d'Incendie et de Secours d'Ille-et-Vilaine).
"S'il y a des médecins qui veulent faire de l'argent, c'est pas chez nous qu'ils doivent venir"
Un statut qui change la donne financière puisque l'indemnisation est d'environ 30 euros net de l'heure non imposable, explique le colonel Louis-Marie Daoudal, directeur adjoint du SDIS 35. Une somme trois fois moins importante que la rémunération payée aux médecins dans les centres de vaccination ne dépendant pas des pompiers. La vacation forfaitaire y est alors rémunérée à hauteur de 420 € la demi-journée ou 105 € de l’heure si la présence est de moins de 4 h. Les samedis après-midi, dimanches et jours fériés, la vacation forfaitaire est portée à 460 € la demi-journée (ou 115 € de l’heure si présence de moins de 4 h).
C'est sans doute beaucoup moins que ce qu'on peut toucher par ailleurs. S'il y a des médecins qui veulent faire de l'argent dans le cadre de cette vaccination, c'est pas chez nous qu'ils doivent venir, mais ils peuvent participer à l'effort national pour une vaccination de masse.
Le responsable du SDIS 35 espère faire appel à l'engagement citoyen de chacun et donc à celui de médecins pour sortir de cette crise sanitaire.
Pour rappel, au 6 mai, la couverture vaccinale de la population bretonne est de 29,1 % (au moins une dose tous âges confondus), ce qui représente 1 389 959 injections effectuées : 383 921 en Ille-et-Vilaine, 295 643 dans les Côtes d’Armor, 379 601 dans le Finistère et 330 794 dans le Morbihan.
Et au 8 mai, c'est 25 362 700 injections qui ont été réalisées au niveau national.