Rennes. Manifestation et contre-manifestation sous haute-surveillance sur fond de récupération politique du meurtre de Lola

Trois manifestations se sont déroulées en centre-ville de Rennes ce samedi 22 octobre après-midi. Une "Pride radicale" place Sainte-Anne, un rassemblement à l'appel du parti Reconquête esplanade Charles-de-Gaulle pour réclamer "justice pour Lola" et une contre-manifestation à cette manifestation d'extrême-droite.

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C'est en début d'après-midi que les manifestants de ces trois rassemblements se sont réunis.

Les premiers, peu après 14h place Sainte-Anne, se sont retrouvés pour une "Pride radicale" afin de défendre les droits des personnes LGBT+ et dénoncer racisme et libéralisme.

Le STAR avait pris la décision de fermer la station de métro Sainte-Anne le temps du rassemblement. 

Plusieurs centaines de personnes qui ont commencé à défiler en cortège avant d'être déviées par les forces de l'ordre. Ces dernières craignaient qu'ils ne rejoignent l'esplanade Charles-de-gaulle où se tenait un rassemblement d'extrême droite.

Manifestation de Reconquête sur fond du meurtre de Lola

Quelques centaines de mètres plus loin, une centaine de sympathisants du parti d'Eric Zemmour,  Reconquête !, s'était rassemblée sous la bannière de "Justice pour Lola". Une grande majorité d'hommes dont certains masqués.

C'est aux slogans de "On est chez nous", "Pour Lola" ou encore "Migrants assassins" et au chant de la Marseillaise que la centaine de personnes a manifesté. Un rassemblement pour dénoncer le meurtre la semaine dernière de cette fillette de 12 ans en région parisienne, alors que la famille de la jeune victime a fait savoir ces dernières heures qu'elle demandait d'arrêter d'utiliser "le nom et l'image de leur enfant à des fins politiques". Un meurtre qui fait l'objet d'une récupération politique très critiquée.

Critique que réfute Régis Barbier de Préaudau, candidat dans la 8e circonscription d'Ille-et-Vilaine (Rennes) lors des dernières élections législatives et présent sur place. Pour lui, la raison de ce rassemblement est de "dénoncer cet odieux assassinat qui n'aurait jamais dû être". Selon lui, [aucun autre participant à cette manifestation n'a souhaité répondre à nos questions, NDLR], la femme suspectée du meurtre de la petite Lola et qui était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français depuis le 21 septembre 2022, "n'avait rien à faire en France". Et d'ajouter : "il y a trop d'assassinats et trop d'attentats en France. J'ai peur que ça ne soit pas terminé. On veut un meilleur contrôle aux frontières et que les OQTF [Obligation de quitter le territoire, NDLR], s'en aillent. Les fichés S n'on rien à faire en France".

Le rassemblement avait été placé sous haute surveillance par la préfecture. Une dizaine de cars de CRS avait été positionnée aux abords de l'esplanade Charles-de-Gaulle.

Une contre-manifestation

C'est qu'à quelques dizaines de mètres de cette même esplanade se tenait une contre-manifestation à l'appel entre autres du collectif Nous Toutes 35, ou encore des partis Solidaire et NPA. Les participants s'opposaient à "la récupération politique" par les sympathisants Reconquête ! du meurtre de la jeune Lola et tenaient à montrer que les idées d'extrême-droite "nauséabondes" ne devaient pas passer afin de "ne pas laisser 1 cm à l'extrême droite".

Pour Milo, membre du collectif féministe Nous Toutes 35, la mobilisation de Reconquête ! sur cette affaire est "juste un appel à la haine, un appel à la violence que nous rejetons", un discours raciste et xénophobe.

Pour Gilles, un rennais de 72 ans qui ne manifeste que rarement, il est important de se mobiliser contre les idées véhiculées par l'extrême-droite suite à "ce meurtre terrible de Lola". "Tout ça a une destination raciste qui stigmatise une partie de la population. Ce qui est absolument infâme. On reproduit tout un ensemble de schémas qui se sont produits des tonnes de fois. Il y a toute une idéologie derrière. Ca sent le rance. C'est insupportable. Il y a aujourd'hui une petite musique, des choses qui se banalisent et on doit faire extrêmement attention. Et, on ne fait pas attention."

Les participants des deux rassemblements ainsi que ceux de la Pride radicale qui défilaient en ville se sont dispersés en milieu d'après-midi.

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