Après avoir interdit l'accès à l'un de ses gymnases à des migrants qui voulaient y passer la nuit ce lundi soir, la ville de Rennes tient à rappeler ses efforts en matière d'hébergement d'urgence.
"Conformément à l’engagement pris par Nathalie Appéré, Maire de Rennes, qu’aucun enfant ne dorme dans les rues de Rennes", deux familles avec des enfants en bas âge présentes lundi devant le gymnase ont été hébergées en urgence par la ville, précise un communiqué de la mairie.
Face à la décision de la préfecture d'Ille-et-Vilaine de réduire ses aides pour héberger les demandeurs d’asile, et ceci malgré l'obligation qui lui en est faite, de nombreuses familles doivent quitter les hôtels où elles logent provisoirement. Plusieurs migrants ont déjà été expulsés la semaine dernière.
Une situation critique
Face à cette situation inédite et alors que les structures d'accueil sont déjà pleines, la mairie rappelle qu'elle va déjà au-delà de ses obligations en matière d'hébergement d'urgence : "pour pallier la dégradation du dispositif d’hébergement d’urgence de l’État, la Ville avait déjà organisé, dès la semaine dernière, le relogement d’une dizaine de familles. Pour mémoire, la mairie a pris l’initiative à partir de 2014, alors même qu’il ne s’agit pas de son champ de compétences, de prendre en charge des nuitées hôtelières ou de mettre à disposition des logements lui appartenant afin de mettre à l’abri des familles en situation de grande vulnérabilité. La Ville, à titre humanitaire, héberge ainsi chaque nuit plus de 250 personnes" .La maire, Nathalie Appéré, regrette "la décision unilatérale de l’État de contraindre les conditions de prise en charge" et le manque de "réponses concertées" entre l'État, les collectivités locales et les associations. Ces dernières s'inquiètent de cette "crise humanitaire sans précédent".
Carole Bohanne, présidente du MRAP
(Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples) / Interview : C. Jauneau - T. Bréhier
Une réunion de conciliation entre la mairie et les associations est programmée lundi 27 août pour essayer de trouver des solutions.