23 années d'enseignement et un jour tout s'arrête. Le métier peut être très éprouvant. Pour Célia D., le parcours s'est soldé par un burn-out. Elle a depuis entamé une reconversion. Elle ne fera pas la rentrée. Témoignage.

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A 47 ans cette mère de famille nous reçoit chez elle. Mère de deux adolescents, elle  veut aujourd'hui se reconstruire avant de trouver une nouvelle voie professionnelle. Son métier, ce fut un métier passion,  un vrai choix,  mais l'usure et la dégradation des conditions de travail ont conduit cette femme jusqu'à la rupture. En août 2021, elle est mise en arrêt de travail. Depuis, elle n'a jamais repris son poste à l'école communale de Châteaubourg, en Ille-et-Vilaine. Une baisse de motivation, des classes surchargées, jusqu'à 38 enfants en petite section : elle craque et quitte l'éducation nationale suite à une rupture conventionnelle.

Le programme et les tâches administratives s'alourdissaient de plus en plus. On a l'impression d'aller vite, trop vite et de survoler les apprentissages. Il y avait aussi les élèves avec des profils particuliers , avec des soucis physiques ou des troubles du comportement, qu'on doit gérer seul. Cela devenait compliqué d'enseigner.

Célia D.

Sa décision, elle ne la regrette pas: "J'ai essayé d'amener mes élèves où ils pouvaient aller. Mais c'est difficile de me dire que j'ai quitté ce métier de cette façon là!" Devant ses anciens livres scolaires, elle a commencé à faire le tri, pour en donner certains et il y a un peu de nostalgie quand elle replonge dans les ouvrages. Surtout, en ce jour de rentrée, elle ne peut s'empêcher d'avoir une pensée pour ce moment qu'elle a vécu pendant tant d'année. "C'est symbolique le jour de la reprise des cours, il me faudra du temps pour sortir de ce métier !" confie t-elle. Mais la douleur était trop forte.

J'allais à pied à l'école, c'est à 500 mètres de chez moi. Mais aujourd'hui, je ne peux pas y retourner. Je ne peux même plus passer devant en voiture. Ce bâtiment, ça représente l'institution, c'est trop symbolique.

Célia D.

Alors, il a bien fallu envisager l'avenir. Même si aujourd'hui il est trop tôt et si Célia veut prendre le temps de se reconstruire. Elle a fait un bilan de compétence et pourrait s'orienter dans le secteur de la diététique.

J'aspire à une profession dans laquelle je pourrais retrouver des valeurs humaines de bienveillance et aussi de respect de soi. Je rêve de retrouver de l'enthousiasme.

Célia D.

Le temps est désormais le meilleur allié de Célia pour qu'elle s'épanouisse à nouveau professionnellement.

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