L'assouplissement des règles sanitaires fait le bonheur des salles de sport. La pratique sportive en intérieur est en effet de nouveau autorisée. A Rennes, la plus ancienne salle de la région, salue la fidélité de ses abonnés. Le confinement pourrait stimuler une nouvelle clientèle.
Ils sont une bonne dizaine, chacun sur un tapis, et à bonne distance des uns des autres, a enchaîner les étirements, exercices de gainages, ou de renforcement musculaires, C'est la plus ancienne salle de sport de Bretagne, née en 1954, à Rennes dans un ancien bistrot. Ce club indépendant a rouvert comme les autres ce 2 juin, après deux mois et demi de fermeture. Premier cours collectif pour le plus grand bonheur de Véronique. Car pendant le confinement, explique-t-elle, la motivation pour l'entraînement et l'exercice physique s'était un peu effilochée. "Devant un écran avec une musique de fond, il n'y pas la même motivation que devant un animateur qui nous regarde et qui nous encourage".
Des règles sanitaires plus strictes
Alors ça n'est pas encore la foule, en raison de nouvelles réglementations plus strictes : quatre mètres carrés par personne, douze places maximum au lieu de 36. Et pour avoir sa place dans la salle pour ces cours collectifs, il faut réserver avant les autres. Pour des raisons sanitaires, les vestiaires et les douches sont condamnés. Les conditions ont un peu changé et le retour à 1560 passages par jour n'est pas pour tout de suite. Mais Stéphane Mollier, le gérant a tout de même le sentiment d'être passé à travers les gouttes. "Un grand merci à tous nos clientse, qui n'ont pas supprimé les abonnements, qui sont restés là, toujours avec les prélèvements, pour nous aider à aller un mois plus loin, deux mois plus loin, trois mois plus loin. Là on y arrive !" Et le soutien de la majorité des clients a permis d'éviter le chômage pour les quatre salariés.
Les bienfaits du sport pendant le confinement : un atout
Alors bien-sûr il y a eu des résiliations et il faudra attendre la rentrée de septembre pour voir si les anciens abonnés reviennent ou si la crainte de cotoyer des gens en sueur les découragent. Jérémy, éducateur sportif, lui n'est pas inquiet. "Y'a quand même énormément de gens qui se sont mis à faire du sport, qui ont vu peut-être aussi les bienfaits du sport au niveau mental, au niveau physique pendant cette période-là, remarque t-il Je pense que ces gens-là vont être à la recherche d'autres moyens de faire du sport et pour nous c'est une bonne chose. Et moi je ne suis pas très inquiet pour les salles de remise en forme." Dans cette salle, on aimerait que la fin de la pandémie permette dans quelques mois d'assouplir les règles. Transpirer en petit comité c'est encore frustrant, même si c'est mieux que chacun chez soi devant son écran.
Le marché du fitness en France et en Europe
L'épidémie de Covid-19 avec le confinement imposé a marqué un coup d'arrêt à l'essor du secteur du fitness en France et en Europe. Ainsi selon une étude Etude Deloitte et EuropeActive publiée en avril 2019, le marché européen de la santé et du fitness a poursuivi en 2018 sa forte croissance stimulée par l’augmentation de 3,5% du nombre de clubs affichant 62,2 millions d’adhésions.• Les adhésions aux clubs européens de fitness ont augmenté de 3,5% atteignant 62,2 millions en 2018.
• En 2018, le chiffre d’affaires des clubs de fitness en Europe s’est élevé à 27,2 milliards d’euros, en augmentation de 3,4% par rapport à 2017 (à taux de change constant).
• 61 984 clubs, un nombre en progression de 4,6%.
• La France, 3e marché européen (5,96 millions d’adhérents), derrière l’Allemagne (11,09 millions) et le Royaume Uni (9,9 millions). Une croissance de 4,4% entre 2017 et 2018.
• La France compte 4 370 clubs de fitness.
• Top 3 des acteurs français en nombre de clubs : L’Orange Bleue (430 clubs), Keep Cool (255) et Basic-Fit (252).
• En France, le prix de l’abonnement mensuel moyen a diminué de 40€ en 2017 à 39€ en 2018.
• Le nombre d’adhérents est passé de 5,71 millions en 2017 à 5,96 millions en 2018.
• En 2015, la Région Bretagne dans une étude sur le poids économique du sport dans la région indiquait que le secteur Forme et fitness comptait 730 centres (dont 40 % franchisés), 133 000 pratiquants, 600 ETP, et représentait 50 millions de chiffre d’affaires.