RER métropolitain. La Bretagne dans les starting blocks

Emmanuel Macron a annoncé, dimanche, vouloir doter dix métropoles françaises d’un réseau RER. La Bretagne s'est aussitôt positionnée.

Le président de la République évoque "une grande ambition nationale" : "Dans les dix principales villes françaises, où il y a trop de circulation, où les déplacements sont compliqués, on doit se doter d'une vraie stratégie de transports urbains", déclare-t-il. 
Selon l'Elysée, une quinzaine de projets sont en cours de développement "partout en France", notamment dans la région de Lille, de Bordeaux, autour de Lyon ou encore d'Aix-Marseille. Rennes n'est pas citée, en revanche, les élus ont aussitôt montré leur intérêt.

La capitale bretonne espère figurer dans la liste. 

"J'ose espérer (...) qu'on est bien dans les dix métropoles",

Matthieu Theurier (EELV), vice-président de Rennes Métropole, chargé de la mobilité et des transports

La président du Conseil départemental du Morbihan, David Lappartient, lui, souhaite aller "au-delà des grandes métropoles" : "Je pense en particulier à l’intérêt qu’il y aurait de mettre en place un RER métropolitain entre Redon et Quimperlé", notamment en raison du fait de la saturation de la RN 165 et d'une infrastructure ferroviaire existante dotées de gares et de pôles d’échanges multimodaux, "déjà modernisés". L’élu a d’ores et déjà écrit au président de la République, afin de plaider sa cause.

Pour Isabelle Leroux-Monnier, la présidente de l'Association des Usagers des Transports en Ille et Vilaine, c'est une très bonne nouvelle qui aurait un réel impact pour le Bretagne, mais "Rennes n'est pas citée pour le moment", relativise-t-elle. 

C'est quoi le projet ?

Il ne s’agit pas de créer de nouvelles lignes de train, mais plutôt d’optimiser l'existant sur les axes ferroviaires. Contrairement aux TER qui s’arrêtent à une gare centrale, ces lignes RER sont traversantes et les cadences plus fréquentes. 

Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne écrit dans un communiqué, que trois grandes aires sont prioritaires : "Le grand Rennes, le grand Brest et la Bretagne Sud entre Quimper, Lorient et Vannes".

Quant au coût, le flou interroge. Théoriquement, les RER dépendent des Conseils régionaux. Loïg Chesnais-Girard explique qu'il faut des moyens à la Région. Des moyens de l'État entre autres. 

"Ces projets réinterrogent le financement des mobilités et l’effort de chaque collectivité, écrit-il. Encore et surtout, ils posent la question de la participation de l’État. Ils nous confortent dans notre ambition de créer 'Bretagne Mobilités', cet outil qui permettrait à toutes les collectivités compétentes d’être autour de la table, de mutualiser une partie de leurs moyens afin de mieux coordonner les réseaux."

C'est la crainte d'Isabelle Leroux Monnier, "il faut beaucoup de moyens, or pour le moment, il ne s'agit que de grands discours". Elle ajoute que ni la Région Bretagne, ni Rennes Métropole n'ont les moyens de financer un RER : "si le gouvernement ne déloque pas suffisamment de fond, ces annonces resteront lettre morte". 

L'élue écologiste de la Région Bretagne Claire Desmares espère aussi que l'enveloppe soit à la hauteur du projet, si la Bretagne était retenue.
 

Ce serait pour quand ?

Quant au calendrier, ce sont des projets au long cours. L'idée d'un RER en régions n'est d'ailleurs pas nouvelle, mais n'a jamais vu le jour pour le moment. Sous le précédent quinquennat d'Emmanuel Macron, Elisabeth Borne, alors ministre déléguée aux Transports, avait déjà planché sur la question en 2019. L'année suivante, son successeur, Jean-Baptiste Djebbari, avait annoncé une enveloppe de 30 millions d'euros pour financer les travaux préparatoires. Cette fois, c'est le président de la République qui a fait l'annonce. Son ministre des Transports a expliqué hier que ces projets demandent du temps : " Ces fameux RER métropolitains, c'est un horizon d'une décennie", a insisté Clément Beaune.

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