Retraites. Le Référendum d'Initiative Partagée, un "outil" qui ne fait pas l'unanimité

Le Conseil constitutionnel rendra sa décision sur la constitutionnalité du projet de loi mais également sur la demande de Référendum d'Initiative Partagée (RIP) le vendredi 14 avril. Ce référendum demandé par 252 parlementaires, s'il est validé, pourrait constituer une nouvelle étape dans le conflit social sur la réforme des retraites. Mais il n'est pas soutenu par tous les acteurs du mouvement social.

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"Le gouvernement gagnerait en grandeur à sortir du conflit sans qu’on soit obligé d’aller jusqu’au Référendum d'Initiative Partagée (RIP)", indique Wilfried Lemaréchal. Qu'importe si le gouvernement reste sourd aux revendications de la rue pour le secrétaire général de la CFDT Ille-et-Vilaine, il croit au RIP. 

Ce processus permet d'organiser un référendum sous certaines conditions. Parmi les prérequis, avoir le soutien d'au moins 185 parlementaires. Cette étape a déjà été validée par le dépôt d'une proposition de loi, soutenue par 252 députés ou sénateurs. Elle est actuellement examinée par le Conseil constitutionnel qui validera ou non le RIP. Cette décision sera rendue le vendredi 14 avril par les Sages en même temps que la décision sur la constitutionnalité du projet de loi sur la réforme des retraites

"Nous n'attendons rien du RIP"

Une validation par le Conseil constitutionnel engagerait une nouvelle étape dans le conflit social pour la réforme des retraites. Le soutien des parlementaires devrait alors être appuyé par 10% du corps électoral. Cette opportunité pour retoquer le projet de loi ne séduit pas tout le monde, à commencer par les syndicats. 

LIRE : Grève du 6 avril. Près de 14.000 manifestants à Rennes, 12.000 à Brest, contre la réforme des retraites

"Nous n’attendons rien du RIP, c’est un dispositif extrêmement long", balaye Fabrice Lerestif, secrétaire départemental d'Ille-et-Vilaine. "Je ne m’en remets pas à un référendum pour sortir d’une situation bloquée. La seule chose qui m’intéresse c’est la force qu’on met sur le terrain social."

La CGT de son côté paraît plus ouverte à mobiliser ses troupes et recueillir les signatures nécessaires chez les citoyens. "On relaiera, reconnaît Dominique Besson Milord, mais notre priorité sera de continuer à ancrer la grève dans les entreprises" insiste la secrétaire générale d'Ille-et-Vilaine. 

Expliquer et tracter

Le soutien total du RIP chez les syndicats se trouve dans l'organisation réformiste, la CFDT. "On va mobiliser les équipes dans les entreprises pour alerter les collègues, leur expliquer ce qu’est le RIP parce que c’est pas donné à tout le monde non plus de comprendre comment ça marche", raconte Wilfried Lemaréchal. Son syndicat souhaite saisir toutes les opportunités pour permettre au RIP de voir le jour. "Nous on ira tracter sur la voie publique on sollicitera les français sur les marchés, les places."

Aucun RIP n'a abouti depuis son entrée en vigueur dans la Constitution en 2015. Ce processus long, à multiples étapes et contraintes, n'effraie pas les mouvements politiques. "4,8 millions de signatures c’est haut mais quand on voit le nombre de manifestants, on peut être optimiste", relativise Caroline Fesselier, militante La France Insoumise présente dans le cortège de la manifestation rennaise jeudi 6 avril. 

Pour la députée Renaissance Christine Le Nabour, le RIP peut être vu d'un bon œil "si ça peut apaiser les choses". L'élue de la 5ème circonscription d'Ille-et-Vilaine n'est toutefois pas totalement convaincue qu'un RIP permettrait de sortir de la crise actuelle. "Quand vous voyez les revendications dans les cortèges il n’y a pas seulement le problème des retraites. Un référendum, c'est possible si vraiment toutes les personnes sont au même niveau de connaissance." 

En cas de validation du RIP par le Conseil constitutionnel vendredi 14 avril, une durée de neuf mois est prévue pour recueillir les 4,8 millions de signatures citoyennes. 

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