Fortement touchée par la crise du COVID-19, les entreprises du secteur se refont une santé et comptent sur une nouvelle clientèle, plus jeune.
Une année pile s'est écoulée depuis que les quelque 6.500 salles de fitness, d'escalade ou de foot à 5 de France ont été autorisées à rouvrir leurs portes et Thierry Marquer, directeur général du groupe "L'Orange Bleue", l'assure: "on est de retour aux affaires, la confiance est là".
En 2019, son réseau de 396 salles en France -et 4 en Espagne- comptait pas moins de 366.000 adhérents. "On est descendu à 260.000 pendant le Covid. Là, on est à 323.000 et on considère qu'en septembre on reviendra au niveau d'avant" la pandémie, précise Thierry Marquer depuis le siège de son entreprise en banlieue rennaise.
Même constat dans le club de sport "Makadam Fitness" de Cesson-Sévigné qui avait perdu quelques dizaines d'adhérents pendant la crise. Depuis 2022, les clients soucieux de leur ligne et de leur santé ont été attirés par le programme de coaching personnalisé proposé par le club. La petite salle bretonne a accueilli 30% d'adhérents supplémentaires, elle en compte au total au moins 930 cette année.
Une tendance à relativiser
Le syndicat Union Sport & Cycle temporise cependant cet optimisme rappelant que le secteur a subi une douzaine de mois de fermeture cumulés et difficilement rattrapables. "Il s'agit probablement du secteur qui a le plus souffert, juste après les boîtes de nuit", affirme Virgile Caillet, délégué général Union Sport & Cycle.
En juin 2021, le syndicat patronal Active-FNEAPL avait publié un premier bilan des dégâts, avec une "perte de près de la moitié des 6,5 millions d'adhérents du secteur", et "plus d'un milliard de chiffres d'affaires envolé sur 2020".
Malgré l'aide des pouvoirs publics avec les prêts garantis par l'Etat (PGE), le dispositif d'aide aux coûts fixes et le recours massif au chômage partiel "entre 350 et 500 établissements" ont disparu, soit près de 10% du marché au second semestre 2021.
Vers un nouveau cap ?
Echelonnés sur plusieurs années, le remboursement de ces PGE représentent un défi d'autant plus grand dans le contexte actuel d'inflation et de hausse des coûts, notamment avec la hausse des prix de l'électricité.
Pour passer ce nouveau cap, les clubs capitalisent sur l'arrivée d'une nouvelle clientèle : le secteur mise sur le développement de l'offre "digitalisée" (les cours en ligne), et surtout sur un intérêt accru des Français pour leur "capital santé".
Alexandre Boyer, responsable d'une salle "L'Orange bleue" à Rennes, affirme voir davantage d'adhérents "sur la partie cardio, pour retrouver du souffle", il rapporte aussi un rajeunissement de la clientèle. "Aujourd'hui, on a 25% de jeunes qui pratiquent, ça n'était pas du tout ça avant", déclare-t-il.
Des adhérents plus jeunes
Depuis les confinements successifs, les jeunes actifs et étudiants sont au rendez-vous. Perte de poids, renforcement musculaire, problème de dos... Les raisons sont nombreuses et pour beaucoup liées aux conditions de vie plus sédentaires vécues pendant la pandémie.
"Tant mieux, le fitness est à la mode, il y a une réelle prise de conscience que le sport contribue à l'image d'une vie saine. Et les réseaux sociaux influencent beaucoup les jeunes qui viennent s'inscrire en salle", se réjouit Enzo Seigner, coach sportif d'une salle "Makadam Fitness" à Cesson-Sévigné.