Salon de l'agriculture : portraits d'agriculteurs face aux défis environnementaux : Tamara, l'évidence du collectif

Tarama a 35 ans et s'est installée il y a trois ans en Ille-et-Vilaine, elle savonnière, et son compagnon maraîcher. Mais pas n'importe comment. D'abord en collectif, avec la Ferme des 5 sens, et en étant locataires des terres, après une souscription citoyenne. Portrait.

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"Le savon est une activité artisanale, mais en Bretagne, cela s'est d'abord pratiqué dans les fermes". Pour Tamara, à 35 ans et après une première vie professionnelle dans l'économie sociale et solidaire, s'installer en agriculture, c'était avant tout un projet "de transformation".

Cela aurait pu être des légumes. Son compagnon, Pierre, sortait d'une première expérience en maraîchage. Finalement, ce sera le savon, confectionné avec le maximum de produits locaux.
 

Nous voulons du temps pour vivre une vie normale


Mais l'évidence n'était pas tant là, que celle de s'installer en agriculture différemment, et d'abord en collectif. Avec Marion, maraîchère, Guillaume et Marie à la boulange paysanne, tous trentenaires et issu de l'économie sociale et solidaire, "parce que d'abord s'installer ce n'est pas évident, et le collectif rassure un peu" confie Tamara, "mais aussi pour mutualiser du matériel et des machines, et nos réseaux commerciaux".
 

Autre évidence, une démarche qui ne les aliénera pas à la terre, favorisera le partage et l'échange, et une vie équilibrée. "Bien sûr au début, on fera nos 60-70 heures par semaine, mais progressivement on arrivera à des horaires normaux, qui nous permettront d'avoir du temps pour se cultiver, faire des choses à l'exterieur".

C'est aussi pourquoi en 2016, le collectif contacte l'association Terre de liens pour les accompagner dans une démarche d'investissement citoyen
 

240 citoyens pour une ferme

Après des réunions publiques et une campagne de communication, 240 personnes font le choix d'acheter des parts qui forment la SCI de la Ferme des 5 sens, c'est-à-dire les terres et les machines, dont l'entreprise de savonnerie, de maraîchage, la boulangerie deviennent locataires.
 

Outre la question de la transmission de l'exploitation, ou de l'arrêt d'une activité, qui est simplifiée, il y avait le soucis de ne pas s'aliéner à la terre, en s'endettant pour pouvoir la cultiver. Engagée auprès des 240 adhérants, la Ferme des 5 sens a sa charte, fondée sur les valeurs de coopération et du respect du vivant: l'agriculture bio, les circuits-courts, en engagement citoyen.

Des exploitations de plus en plus grosses


Plus de 200 fermes disparaissent chaque année, et 1 300 hectares de terres agricoles avec. C'est ce qu'on peut lire sur le site de l'association Terre de liens, qui s'en désole et veut lutter contre ce qui n'est pas une fatalité.

Un contexte que confirment les statistiques du ministère de l'Agriculture. La Bretagne a perdu le tiers de ses exploitations depuis le début des années 2000.

La dernière étude sur la structure des exploitations, en 2013, confirme un mouvement de restructuration des exploitations. Il y en avait 34 447 en Bretagne en 2010, contre 32 349 en 2013. le nombre d'exploitations "baisse à un rythme annuel de 2,1%, tandis que les surfaces agricoles augmentent de 2,2% par ans, incitant les unités à se regrouper ou à s'agrandir" note le rapport. 

Mécaniquement, la surface agricole augmente en moyenne par exploitation, et le statut individuel baisse de 15% depuis 2010. Pour la première fois, le statut individuel est monritaire face au regroupement d'exploitations, de type GAEC.
 

Les tableaux de l'agriculture en Bretagne - 2016


S'installer petit, mission impossible


La conséquence de ce mouvement de restructuration, c'est que chaque année, selon l'association Terres de lien, des projets d'installation échouent à cause du prix des terres. C'est le cas pour les cofondateurs de la Ferme des 5 sens, au delà de la reprise d'une exploitation familiale, l'investissement de départ était trop important. Chercher une ferme de 10 - 15 hectares à reprendre ? Mission impossible.

Terre de liens est également un établissement foncier qui achète des terres, pour les louer à des exploitants agricoles qui sont dans une démarche bio ou biodynamique, et conseille les projets d'investissement citoyen, et les collectivités pour jouer sur le prix du foncier agricole.

À côté de cela, l'association accompagne les projets d'investissement citoyens, qui permettent à des particuliers d'acheter des parts d'un terrain dans le cadre d'un achat collectif. Pour les louer à des des entreprises agricoles, comme dans la Ferme des 5 sens.


 
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