Icaro Soares fait partie des 16 doctorants bretons qui montent sur scène ce mardi 14 mars pour défendre leur thèse en 180 secondes. La finale régionale de ce concours atypique se déroule aux Champs Libres de Rennes. Objectif : expliquer en trois minutes le sujet sur lequel il planche depuis des années, un sacré défi.
Ils étaient à l'origine une quarantaine de motivés, mais après qualification, ils ne sont plus que seize. Seize doctorants venus de Brest, Lorient, Vannes, Lamballe, Rennes ou encore Saint-Malo, vont ce mardi soir franchir (ou pas) une nouvelle étape : la finale régionale de "Ma thèse en 180 secondes."
Concours de vulgarisation scientifique
Ce concours international de vulgarisation scientifique ouvert aux doctorants francophones du monde entier, existe en France depuis 2014. Organisé par France Universités et le CNRS avec l'appui des établissements en région, le principe de cette compétition est simple : chaque participant doit faire un exposé de son projet de recherche en trois minutes top chrono. Clair, concis et convaincant, avec seulement un visuel à l'appui. Tous les ans, des Bretons se distinguent, à l'image de Maxime Robic en 2022 ou Camille Vautier en 2018 : deux Rennais qui ont fini sur la 3ᵉ place du podium sur 600 candidat.es. participant chaque année.
Un défi pour des doctorants qui travaillent depuis des années sur des sujets souvent très pointus et difficile d'accès pour le spectateur lambda.
L'intérêt des ondes électromagnétiques pour le cœur
Icaro Soares par exemple travaille sur la focalisation des ondes électromagnétiques. Son application dans le champ médical permettrait de recharger un stimulateur cardiaque (aussi couramment appelé "pacemaker").
Un transfert d'énergie qu'il teste dans son labo avec de l'eau : "On peut transférer une grosse quantité de puissance, mais si on va à l'intérieur du corps, par exemple, dans le cœur, cette puissance est réduite, il y a beaucoup de pertes, et ici, dans l’eau, on peut le voir, car il y a aussi beaucoup de perte d’énergie dans cet élément."
L'étudiant originaire du Brésil est à l'aise dans ce laboratoire de l'Institut d'Electronique et des Technologies du numéRique (IETR) de Rennes. Il a déjà beaucoup séjourné loin de son pays, en Suisse ou encore en Irlande, il se plaît dans ce laboratoire très cosmopolite.
"Si je peux choisir, j’aimerais rester ici parce que j’aime beaucoup la culture, le style de vie. J’aime beaucoup vivre et travailler ici", raconte le Brésilien entouré des autres membres de son labo. Sur le campus de Rennes, plus de 38% des doctorants sont étrangers. "On côtoie plein de nationalités, on apprend sur les pays des autres, les cultures de chacun. Cela fait partie de l’expérience de ce doctorat !"
Beaucoup de questions et quelques réponses
Comme tous les scientifiques, Icaro se pose toujours beaucoup de questions. L'œil aiguisé, il observe avec attention les résultats captés par sa sonde immergée : "Quand on est enfant, on se pose des questions, je crois que quand on est doctorant, c'est pareil : on se pose des questions tous les jours… On se pose d'ailleurs plus de questions que l’on ne trouve de réponses" sourit-il.
Ce mardi soir, sur la scène des Champs Libres de Rennes, il sera notamment en compétition contre Emeline, une autre doctorante qualifiée pour cette finale régionale de Ma Thèse en 180 secondes. Son champ de recherche, à elle aussi, est médical. Émeline prépare une thèse sur la résistance aux antibiotiques.
Emeline et Icaro seront-ils les deux doctorants qualifiés pour la demi-finale nationale qui se déroulera début avril à Paris ? Réponse en fin de soirée, une fois que tous les candidats seront passés et que le jury aura voté. Une 10ᵉ finale régionale à suivre en direct ici.