Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert est venu mardi à Rennes pour "rassurer" les éleveurs réunis au SPACE, le salon international de la production animale. Pour autant, il laisse les professionnels des filières sur leur faim autour de la future Loi agriculture et alimentation.
"Je veux venir sur le terrain pour rassurer les éleveurs, les producteurs, leur dire que nous mettons des outils à leur disposition pour que demain, ce soit mieux pour eux", a déclaré Stéphane Travert aux journalistes.
Arrivé pour le coup d'envoi de la 32e édition du SPACE, le ministre, venu pour la deuxième fois au salon, a expliqué vouloir "donner ce message de confiance" aux différentes filières, bovine, porcine et avicole. Vivement interpellé par un jeune éleveur de bovins, Stéphane Travert lui a demandé de laisser "le temps parlementaire" à la loi dont l'examen en seconde lecture démarre mercredi à l'Assemblée nationale.
"On demande d'arrêter de mettre des rustines ou des primes. Ce qu'on demande c'est des prix", a souligné cet éleveur d'Ille-et-Vilaine, Jimmy Guérin, 26 ans, membre des Jeunes Agriculteurs (JA).
Dans un discours, le ministre de l'agriculture a réitéré son appel aux éleveurs à "se regrouper (...) pour être plus forts". Stéphane Travert a aussi confirmé la volonté du gouvernement "de défendre un budget ambitieux pour la PAC", la Politique agricole commune. "L'Allemagne nous a rejoint, aujourd'hui nous sommes 22 à défendre un budget digne de ce nom", a assuré le ministre.
"Parce que l'agriculture, elle a connu des crises très très fortes. Elle en connaît, elle a des fragilités et je sais qu'aujourd'hui les gens sont assez fébriles parce qu'ils attendent beaucoup de cette loi", a ajouté le ministre qui a arpenté les allées du salon.
Michel Bloc'h, président d'une fédération de groupement de producteurs de viande, a exprimé au ministre l'impatience de la filière porcine d'aboutir à une AOP pour contrer la concurrence étrangère.
Sur le stand de la FNSEA, le ministre a aussi écouté les doléances des éleveurs bretons qui, avec la loi, craignent une nouvelle montée en gamme de leurs produits qui impacterait les coûts.