Tous les trois jours, en France, une femme meurt sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint. À l'occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, ce samedi 25 novembre, Anaïck, la sœur d'une jeune femme tuée en 2020, revient sur le drame vécu par la famille, sur sa douleur, sur le manque, sur l'innommable.
Anaïck a perdu sa sœur Alexandra, il y a trois ans, tuée, à coups de couteau, par un de ses amis dans la nuit du 12 septembre 2020. Elle avait 28 ans. "C'était notre soleil à nous" se souvient-elle. "Aujourd'hui, on survit avec ça, on apprend à vivre avec un masque, parce que le quotidien est là, mais on garde ça pour soi !" confie-t-elle encore.
C'est pas normal qu'une femme se fasse battre, se fasse tuer, parce que c'est une femme ! Ce n’est pas normal qu'un homme ait tout pouvoir sur la vie d'une femme ! Aucune raison n'est valable pour ôter la vie à quelqu'un.
Anaïck, soeur d'Alexandra, morte en 2020 sous les coups d'un homme
Les gendarmes ont annoncé la mort de la jeune fille le lendemain à la famille, mais c'est dans la presse, quelques jours plus tard, qu'elle découvre ce qui s'est passé. "C'est extrêmement violent ! On s'est sentis seuls au monde à ce moment-là" lâche Anaïck.
Longtemps, elle a espéré se réveiller de ce cauchemar, de ce monde, où les femmes meurent parce qu’elles sont des femmes.
"J'ai perdu ma sœur et maintenant, j'ai peur pour mes filles, pour mon autre sœur, pour mes nièces, parce que ce sont des femmes. J'ai peur pour elles, pour leur avenir..."
Anaïck, sœur d'Alexandra morte en 2020 sous les coups d'un homme
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En 2020, l’année du décès d'Alexandra, 102 femmes ont perdu la vie sous les coups de leurs compagnons ou ex-compagnons, en 2022, le chiffre est encore plus terrible, 118 femmes ont péri.
(Avec Séverine Breton)