Témoignage. "Je n’ai pas envie de faire un gamin dans ce monde-là." Le "boom" de la vasectomie chez les plus jeunes

Publié le Écrit par Quentin Cezard

Le nombre de vasectomies a augmenté de 1 940 en 2010 à 30 288 en 2022, soit quinze fois plus. Cette opération ne concerne plus que les 35-40 ans. Les jeunes sont de plus en plus enclins à franchir le pas. L'environnement et la surpopulation sont souvent évoqués pour justifier cette démarches de stérilisation. "Je n’ai pas envie de faire un gamin dans ce monde-là", témoigne Valentin, 33 ans.

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"Je n’ai pas envie de faire un gamin dans ce monde-là." Valentin a 33 ans. Il y a un an, en janvier 2023, il décide de se faire stériliser et se fait opérer de la vasectomie. En 2022, 30 288 jeunes Français se sont fait opérer. Le nombre de vasectomies était de 1 940 en 2010, soit 15 fois moins selon une étude de l'Assurance maladie et l'Agence nationale de sécurité du médicament.

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"Il n’y a pas eu de déclic, c’est venu petit à petit, explique Valentin. Ma pensée a évolué notamment au niveau de l’environnement. Je préfère élever un enfant qui serait déjà là." Il fait la nuance entre faire et élever un enfant. "Je suis plutôt dans la transmission d'une morale, de valeurs, d'une philosophie plutôt que de gênes." Ce dernier préfère adopter et se plaît dans son rôle de tonton.

Des patients de plus en plus jeunes

Le cas de Valentin n'est pas isolé. Anthony Giwerc est urologue. Il constate également dans sa patientèle cet engagement, et l'exprimait au micro de franceinfo le 13 février dernier: "On entend souvent, "c’est la planète qui est trop peuplée. Il y a beaucoup d'enfants qui sont en attente d'adoption. Pour l'instant, je n'ai pas de projet de parentalité, mais je souhaite être maître de ma propre fertilité."

Le médecin évoque aussi une évolution sur le public d'homme concerné. "Pendant des années, la vasectomie était réservée à une classe d'hommes de 35 ans, 40 ans, qui étaient désireux de ne plus avoir d'enfant dans la famille qui voulait prendre en charge la contraception du couple. De plus en plus, on voit arriver à notre consultation de jeunes adultes dès 18 ans."

"J’ai des amis qui ne comprenaient pas."

Côté famille, les parents de Valentin ont bien réagi. "Mon père était plus retissant dans le sens où c’est un choix plutôt radical. Il se demandait si je pourrais regretter dans quelques années." Côtés amis, certains n'ont pas compris sur le coup. Maintenant, "ils comprennent", mais il a entendu des clichés "aberrants" : "Tu n’es plus un homme parce qu’on te coupe les testicules. Les deux sont faux. On ne coupe pas les testicules et ça ne change rien, si ce n’est que je ne peux pas procréer. Ça n’a rien changé à ma sexualité, à mon corps, à ma psyché. Il y a des pays où la population est plus éduquée sur ce sujet."

Pour valider une vasectomie, il faut un délai de réflexion de quatre mois après la première consultation chez l'urologue. Un temps de réflexion très important pour Valentin. "J’ai pas mal de questions qui revenaient à chaque fois mais je n’ai pas hésité une seule seconde."

Une technique irréversible

"C'est une méthode de stérilisation à visée contraceptive, c'est-à-dire une technique qui est irréversible," explique Anthony Giwerc. Si des "réparations" existent, leur efficacité "oscille entre 20 et 60 % des cas. Je dis à tous les patients ; il faut y aller bille en tête en se disant c'est une méthode de stérilisation irréversible. En revanche, je conseille toujours systématiquement aux patients une solution alternative, c'est de conserver du sperme en banque au cas où."

La vasectomie est très pratiquée dans les pays anglo-saxons. C’est une opération qui est de plus en plus facile. "Elle a été révolutionnée par des techniques dites "sans bistouri". Elle peut même être sous anesthésie locale pour une durée opératoire de 15 et 20 minutes." Mais attention, cela reste un moyen de stérilisation et non un moyen de contraception.

(Avec Laurence Postic et Radiofrance)

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