Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné, ce lundi 27 novembre 2023, deux habitants de Saint-Méen-le-Grand et un autre de La Chapelle-Bouëxic en Ille-et-Vilaine pour un trafic de stupéfiants perpétré depuis un "appartement nourrice".
Deux habitants de Saint-Méen-le-Grand et un autre de La Chapelle-Bouëxic en Ille-et-Vilaine ont été condamnés ce 27 novembre 2023, par le tribunal correctionnel de Rennes pour un trafic de stupéfiants perpétré depuis un "appartement nourrice".
L'affaire avait comme souvent démarré sur un renseignement anonyme adressé à la gendarmerie de Rennes le 11 avril 2023. Selon cette information, un trafic de cannabis et de cocaïne entre Saint-Méen-le-Grand et Rennes était organisé par un jeune de 21 ans, habitant Saint-Méen-le-Grand. Il était "secondé par son oncle", qui a pour sa part fait l'objet de poursuites distinctes.
Deux autres hommes ont été renvoyés à ses côtés devant la justice à l'issue de "surveillances", "géolocalisations" et "interceptions téléphoniques" opérées à partir d'avril 2023.
Les trois hommes ont été interpellés le 10 octobre 2023 : deux d'entre eux ont été placés en détention provisoire dans l'attente de leur procès commun qui a donc eu lieu ce lundi.
"5 à 10 kilos" vendus par semaine
Les enquêteurs ont ainsi retracé des "déplacements", notamment au moyen de "voitures de location" et "une adresse à Saint-Méen-le-Grand" au nom du jeune homme. "Des gens rentraient avec des sacs de sport et des cabas" dans cet appartement, dont les volets étaient "constamment fermés", et en ressortaient "chargés".
Les gendarmes en ont déduit qu'il s'agissait bien d'un "appartement nourrice" compte tenu de "la durée très courte des passages" et des sorties "les poches pleines pour aller livrer les clients".
"Je prenais 100 à 200 grammes de cannabis par passage... La cocaïne, ce n’était pas monstrueux : je me déplaçais avec 5 ou 10 grammes sur moi" a précisé le jeune de 21 ans devant le tribunal correctionnel de Rennes.
Ce jeune détenu, déjà condamné deux fois pour des affaires de drogue, a, de son propre chef, reconnu avoir "vendu 39.000 euros de cannabis" et "17 à 20.000 euros de cocaïne" depuis février 2023. Soit en moyenne "5 à 10 kg par semaine".
Son comparse de 27 ans, déjà condamné quatre fois mais qui affirme être "rangé maintenant", a pour sa part été confondu par les "interceptions téléphoniques". Il espérait surtout pouvoir sortir libre du tribunal pour "aller chercher [s]on petit à l'école" a-t-il dit à la barre.
Sursis probatoire et prison ferme
Le troisième prévenu a comparu libre à l'audience. Déjà condamné à deux reprises mais jamais pour stupéfiants, il lui était reproché d'avoir rendu des "services" en allant récupérer les stupéfiants contre de l'argent.
Cet ancien comptable, âgé de 56 ans, aurait ainsi conduit son neveu à l'aéroport de Nantes. Cet homme, qui a vécu "une période de grande fragilité" après le décès de ses parents et deux cancers, s'est décrit comme "un gros consommateur". Il est aussi reconnu comme adulte handicapé en raison de gros problèmes de dos.
Au final, le prévenu de 21 ans a été condamné à dix-huit mois de prison ferme et autant avec sursis probatoire. Le parquet avait réclamé un an de prison avec sursis probatoire sur les trois requis, mais l'avocat de la défense avait pour sa part demandé au tribunal de "diminuer la partie ferme" au profit d'une "plus large part de sursis probatoire".
L'ancien comptable de 56 ans s'est vu infliger six mois de prison ferme et un an avec sursis.
Le jeune père de famille, lui, a écopé d'un simple "stage de sensibilisation" aux dangers des stupéfiants, alors que huit mois ferme avaient été réclamés par le parquet. Il est donc ressorti libre du tribunal, juste à temps pour aller "chercher [s]on petit" à l'école.