Les magistrats et les fonctionnaires du TGI (Tribunal de Grande Instance) de Rennes ont décidé de se mobiliser pour attirer l'attention sur le manque d'effectif alors que leur charge de travail augmente. Les audiences civiles et pénales de ce jour sont impactées par ce mouvement et renvoyées.
"Abandonnés par son administration centrale" c'est en ces termes que les magistrats et les fonctionnaires du TGI (Tribunal de Grande Instance) décrivent leur situation. Ce 25 janvier, ils ont décidé de se mobiliser. Les audiences civiles et pénales prévues ce jour seront affectées par ce mouvement et seront renvoyées.Des effectifs constants alors que les contentieux augmentent
Dans un communiqué, ils dénoncent le manque d'effectif, inchangé depuis 2009, pendant que les contentieux et les nouvelles missions eux augmentent. Le tribunal regrette qu'aucun poste n'ait été créé à Rennes, "alors que des postes ont été créés sur des tribunaux non dotés d'un centre de rétention. Depuis plusieurs années, la nécessité de créer un poste de juge des enfants et un poste de juge d'instance est reconnue par la chancellerie."
Audiences renvoyées au Tribunal de Rennes. Magistrats et fonctionnaires de greffe protestent contre le manque de postes qui empeche un digne traitement des affaires. Les dossiers s'entassent, les délais s'allongent. #justice pic.twitter.com/uzgXLTkd5x
— Gilles Le Morvan (@GillesLeMorvan_) January 25, 2018
Ils réclament deux postes de juge d'instruction, quatre postes de juge du siège, dont un poste de juge des enfants, un poste d’adjoint au directeur de greffe, deux postes de chef de cabinet auprès du président et du procureur, quatorze postes de greffiers et huit de fonctionnaires C.
À force de travailler de plus en plus vite, on s'expose à des erreurs. Et dans un dossier judiciaire, ça peut être dramatique (Claire Girod, vice-présidente de la 1ère chambre civile)
Des délais toujours plus longs
Conséquences de ce manque de personnel, les délais de traitement des affaires s'allongent. Il faut par exemple dix mois pour rencontrer un juge aux affaires familiales, après la requête, deux ans minimum pour juger un dossier civil simple, plusieurs années pour un dossier complexe. Le TGI annonce avoir été contraint "de suspendre le contentieux des expropriations pour ce semestre."