Trois questions à Pascal Bussy. Il anime chaque année le jeu de l'Ouïe, un cycle de conférences musicales. Une, cette année, attire notre attention, car on saura enfin ce qu'est un label...
Depuis sa naissance, le disque est intimement associé aux labels. Difficile, voire impossible, de raconter l’histoire d’une famille musicale sans citer une étiquette qui y a laissé une trace décisive. Dans la conférence de Pascal Bussy, nous découvrirons que les labels, dont la longévité n’est pas forcément proportionnelle à l’influence, sont - souvent profondément - liés à l’avènement et à l’évolution d’une musique. "Il y a par exemple les frères Ertegün, qui ont monté le label Atlantic Records, aui ont commencé dans le jazz et le blues, et qui se sont retrouvés à la tête d'un petit empire, puisqu'ils ont même fini par signer les Rolling Stones!" explique Pascal Bussy. Ou le label New Hormone, qui marquera les débuts du punk en Angleterre. Tous les genres, toutes les tailles, mais un dénominateur commun, la passion.
Le fait est marquant depuis quelques années, " il y a le retour à un certain artisanat". Depuis qu'il n'y a plus que trois grosses majors, on voit apparaître nombre de petites structures, très créatives, dans lesquelles les genres se mélangent, "c'est un parcours du combattant, avec cette aussi la volonté de contrôler son art, son image".
Un phénomène qui explique la carte blanche en 2011 au label clermontois Kutu Folk Record dont le symbole n'est autre... qu'un ciseau de tailleur. Cette année, c'est collectif Iceberg qui est aussi un projet de label" qui a investit L'Aire Libre. On y retrouve des illustrateurs, une vidéaste, et toute une bande de multi-instrumentistes qui donnent également de la voix.