Alors que d'autres universités viennent de lever leurs blocages, Rennes 2 vient de décider la poursuite de son mouvement jusqu'au 17 mai. La direction condamne cette décision et annonce qu'elle "mettra tout en œuvre pour garantir la tenue des examens dans le calendrier annoncé".
"Le blocage de Rennes reconduit à une large majorité" c'est ce qui a été décidé pendant une assemblée générale à l'université ce 7 mai à 12 h 30 qui aurait réuni 500 étudiants selon les syndicats présents sur place. Le blocage se poursuivra donc jusqu'au 17 mai prochain.▶ Le blocage de l'université Rennes 2 est reconduit à une large majorité, jusqu'à l'AG du 17 mai. pic.twitter.com/0GTy6yqmu2
— Assemblée Générale - Rennes 2 (@AG_Rennes2) May 7, 2018
Actuellement, quatre universités restent bloquées sur le territoire : Nanterre, Paris-8, Jean-Jaurès à Toulouse et Rennes 2. Quelques sites sont bloqués de manière sporadique dans d'autres villes. Les étudiants sont mobilisés et dénoncent la loi ORE (loi relative à l'orientation et la réussite des étudiants).
La question des examens est en suspens alors qu'un nouveau calendrier avait été annoncé. Pendant l'assemblée générale indique Lucie Musset, président de l'UNEF Rennes "On a voté le fait que les examens puissent être faits en DM (devoir maison et non en présentiel). Les prochaines manifestations ont également été à l'ordre du jour." Face aux étudiants qui ne cautionnent pas le blocage, elle répond "On comprend, on est aussi étudiant et étudiante, mais si les examens avaient lieu ce serait la fin de la mobilisation.
Pour Brieuc Quil, président de l'UNI Bretagne (Union nationale inter-universitaire), la situation qui perdure pénalise les étudiants. "Même si le mouvement s'arrête le 17 mai, l'université ne pourra pas retomber sur ses pieds pour organiser des examens dans des bonnes conditions, surtout après certaines dégradations. On est entendu par l'opinion en général, on a provoqué un mouvement anti-blocage. En revanche, la présidence de Rennes 2 fait la sourde oreille et ne reçoit que les bloqueurs." "Les étudiants dans leur majorité ne sont pas écoutés". L'UNI réclame l'évacuation par les forces de l'ordre même si ce n'est pas une solution "de gaieté de cœur".
Une situation d'impasse condamnée par l'université
Contactée, l'université précise qu'une réunion politiquez s'est tenue dans l'après-midi. Dans un communiqué, elle condamne le maintien de ce blocage "Nous ne pouvons tolérer un maintien du blocage plus longtemps. Il constitue une entrave réelle à l’exercice des libertés universitaires, mettant en danger la tenue des examens, l’organisation de la prochaine rentrée, le bon déroulement des travaux de recherche, des activités administratives et techniques ainsi que le bien-être des personnels et des étudiant·e·s."
La situation d'impasse à laquelle nous sommes confronté·e·s appelle des mesures responsables pour retrouver un fonctionnement normal au plus vite. Faute de pouvoir discuter et face au refus d’un déblocage indispensable au bon déroulement des examens, le dialogue est clairement impossible. Face à cette situation, la Présidence mettra tout en œuvre pour garantir la tenue des examens dans le calendrier annoncé.
Rennes 1 sous protection policière
À Rennes 1, les examens ont commencé et des véhicule de police ont été observés près des locaux, selon Ouest-France. Cette présence policière extérieure est jugée "inacceptable" par les syndicats étudiants comme l'UNEF Rennes Droit qui exprime son inquiétude. La préfecture rappelle que ce dispositif obéit à une "opération de sécurisation sur Rennes afin d’éviter tout trouble à l’ordre public" et que la police ne peut entrer que sur demande du président de l'université.