Vannes. Condamné pour harcèlement sexuel sur une serveuse, l'ancien patron d'un bar veut retourner derrière le comptoir

Publié le
Écrit par C.C-A/CB (PressPepper)

La cour d'appel de Rennes a rejugé ce lundi 24 octobre 2022 l'ancien patron d'un bar de Vannes. Il avait été condamné en première instance pour harcèlement sexuel sur l'une de ses serveuses. L'homme avait écopé de six mois de prison avec sursis et d'une interdiction définitive de gérer un débit de boissons.

L'ancien gérant d'un bar de Vannes, dans le Morbihan, a saisi la cour d'appel de Rennes qui l'a rejugé ce 24 octobre 2022. L'homme conteste l'interdiction définitive de gérer un débit de boissons dont il fait l'objet, après avoir été condamné en première instance pour harcèlement sexuel sur l'une de ses serveuses. Il avait également écopé de six mois de prison avec sursis.

Des messages de "nature sexuelle"

Quand elle a déposé plainte en 2018, la salariée de ce bar a expliqué aux gendarmes que son patron "lui envoyait de nombreux messages indiquant vouloir coucher avec elle et qu'il était en mesure de lui donner du plaisir" a retracé la présidente de la cour d'appel lors de l'audience publique. 

L'impact de ces messages avait été lourd de conséquences sur la santé de la jeune femme. Le médecin chargé de l'examiner au moment des faits avait noté "un état psychique dégradé par rapport à ce qu'elle vivait comme des violences".

La serveuse avait d'abord fait appel à "un représentant syndical" pour réclamer une indemnisation à l'amiable de son "préjudice moral", mais en vain. Une procédure est toujours en cours auprès du conseil des prud'hommes. 

Deux autres serveuses - qui n'ont pas souhaité déposer plainte - ont été entendues au cours de l'enquête : elles avaient "reçu les confidences" de la victime ainsi que "quelques messages de nature sexuelle" de la part de l'ancien gérant du bar.

"Descente aux enfers"

L'homme, âgé de 46 ans, envisage aujourd'hui de reprendre une activité de tenancier de bar. Voilà pourquoi il conteste l'interdiction d'exercer devant la cour d'appel de Rennes. Selon son avocat, "il a, depuis les faits, subi une véritable descente aux enfers : une séparation d'avec sa compagne et une dépression".

L'ancien gérant - déjà condamné trois fois, dont deux pour des conduites en état d'ivresse -  a "pris un certain nombre de mesures et est suivi pour ses addictions" a précisé son avocat. Lequel a qualifié cette interdiction définitive de gérer un bar de "mort sociale" . "Il lui reste plus de vingt ans à travailler avant sa retraite et la justice l'empêche de faire la seule activité qu'il sait faire" a-t-il expliqué.

L'avocat général a pour sa part admis que l'homme était aujourd'hui dans "de meilleures dispositions" en reconnaissant sa culpabilité. Toutefois, il a requis la confirmation de la peine prononcée à Vannes en 2021, "y compris la peine complémentaire compte tenu de la gravité et des conséquences pour la partie civile".

La cour d'appel de Rennes, qui a mis sa décision en délibéré, rendra son arrêt dans un mois environ.

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