VIDÉO. Maeva, 13 ans : "Le dispositif SAPADHE m'a permis de remettre un pied dans la scolarité, mais à la maison"

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Accompagner un jeune malade ou en décrochage scolaire, pour ne pas qu'il perde le lien avec la scolarité, c'est tout l'objectif du SAPADHE, un dispositif de l'Education nationale encore trop méconnu. ©France 3 Bretagne / L. Postic - B. Le Vaillant

Quand un élève est confronté à la maladie ou à une phobie scolaire, se pose la question du maintien du lien avec la scolarité. Il existe un dispositif, le Sapadhe, au sein même de l'Éducation Nationale pour accompagner ces jeunes, à l'image de Maeva, une collégienne rennaise.

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Maeva, 13 ans, est élève en 4ᵉ à Rennes. En 6ᵉ, elle a subi des remarques désagréables de manière quotidienne. Une forme de harcèlement qui, rapidement, l'a fait décrocher scolairement : "À partir de ce moment-là, je n'arrivais plus à aller à l'école. J'ai fait une grosse dépression, j'avais beaucoup d'anxiété donc c'était assez compliqué à vivre. Du coup, j'ai tout arrêté. Je n'arrivais pas à retourner au collège", témoigne la jeune fille.

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Sur le coup, Carole, sa mère, est désemparée : "Je ne m'attendais pas à ce qu'elle ait, si jeune, un refus scolaire anxieux. Le jour où votre enfant vous dit, je ne retournerai plus au collège, c'est fini, je ne veux plus mettre un pied là-bas, le monde s'écroule", se souvient-elle.

Le dispositif peut être activé à partir du moment où il y a minimum 15 jours d'absence, à suivre ou perlés. L'objectif est de missionner des enseignants pour intervenir au domicile de l'élève, afin de garder le lien avec les apprentissages et favoriser le retour vers l'établissement.

Laurent Boucher

coordonnateur du SAPADHE en Ille-et-Vilaine

Telle une bouée de sauvetage, la famille a trouvé sur sa route le SAPADHE, un dispositif de l'Éducation nationale qui permet aux élèves malades ou en rupture dans leur scolarité de bénéficier d'un accompagnement pédagogique gratuit, à domicile, à l'école ou à l'hôpital.

"Le dispositif peut être activé à partir du moment où il y a minimum 15 jours d'absence, à suivre ou perlés. Et à partir du moment où le dispositif est activé, ma mission est justement de missionner des enseignants pour intervenir au domicile de l'élève, afin de garder le lien avec les apprentissages et de favoriser le retour vers l'établissement", explique Laurent Boucher, coordonnateur du SAPADHE en Ille-et-Vilaine (service d'assistance pédagogique à domicile). 

210 élèves suivis en Bretagne l'an dernier 

En Bretagne, en 2023, 210 étaient ainsi suivis par des professeurs volontaires, rémunérés en heures supplémentaires, à raison d'une à six heures par semaine. Morgane Hamonic est professeure de maths et elle accompagne Maeva depuis la 6ᵉ : "Elle a ses exercices à faire à la maison, elle a ses devoirs à faire également. Elle suit très bien le rythme de la classe et les capacités sont bonnes", raconte-t-elle. Une vraie complicité s'est tissée au fil des années. Maeva apprécie ce lien humain, elle aussi, : "Le fait de pouvoir avoir des professeurs qui viennent, qui prennent le temps, ça m'a permis de remettre un pied dans la scolarité. C'est un grand plus, j'ai moins d'appréhension"

Même soulagement chez sa maman : "Ça a enlevé une énorme pression puisque tout devenait problématique. Quitter l'appartement pour se rendre au collège, ce n'était plus possible. Elle s'est sentie entendue et elle a pu envisager progressivement de remettre un pied dans le collège, puisque c'est l'objectif", précise Carole. 

Des refus scolaires anxieux en nette augmentation depuis le Covid

La part des refus scolaires anxieux n'a cessé d'augmenter chez les jeunes depuis les confinements. À tel point qu'il faut trouver coûte que coûte comment maintenir le lien avec l'école, quitte à passer par le numérique, un des leviers d'évolution du dispositif : "Depuis l'année dernière, nous pouvons mettre à disposition des familles qui en font la demande des robots de télé-présence et puis, le national vient de passer une convention avec le Cartable Connecté pour qu'ils puissent à domicile, à l'hôpital, être en interaction et suivre les cours par visioconférence", précise Corinne Gontard, conseillère technique du Recteur en charge de l'école inclusive. 

Pour Maeva, il y a déjà beaucoup de progrès mais "quand on ne va plus en cours, qu'on n'a plus de vie sociale, c'est super compliqué mentalement, on devient casanier. On est tout le temps dans le noir à dormir ou à jouer aux jeux vidéo. Je pense que si je n'avais pas eu ce dispositif, je n'en serais pas là", conclut-elle. Ce que confirme sa professeure de maths : "Elle va revenir avec le groupe classe, réapprendre à écouter un cours classique. Elle va y arriver", assure Morgane Hamonic. 

Reprendre une scolarité classique est encore un chemin semé d'embûches pour Maeva, mais ce dispositif encore trop méconnu l'a sans doute sauvée d'une déscolarisation.

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