Violences sexuelles : à Rennes, l'association "Parler" pour rompre le silence

L'association "Parler" accompagne les femmes et les hommes victimes de violences sexuelles. Une antenne rennaise a été lancée en septembre 2019 et organise des rencontres une fois par mois."On sent les poids qui s'enlèvent", témoigne Alice qui y participe depuis le début.

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Venir mettre des mots et surtout ne plus se sentir seule ou seul. L'association "Parler" voulue et fondée par Sandrine Rousseau en 2017 à la suite d'une agression sexuelle propose des groupes de paroles dans plusieurs villes de France. Marseille, Lyon, Lille, Bordeaux, Paris et Rennes acueillent chacune un rendez-vous mensuel. À Paris et Bordeaux, des groupes pour les hommes existent également car la demande était forte.

L'antenne rennaise a été lancée en septembre dernier. Le nombre de participantes augmente rapidement constate Marine Goby, la coordinatrice "On est passé de cinq personnes à une vingtaine désormais. Certaines viennent de loin en Bretagne." La plus jeune a 17 ans, la plus âgée 62 ans. Les réunions durent deux heures. Les thématiques dépendent de ces femmes. Ici pas de professionnels de santé, il s'agit de se retrouver entre pairs. Le temps de l'analyse se fait en dehors. 


Rompre le silence


Marine se dit toujours surprise de la manière dont les victimes d'agressions sexuelles peuvent garder le silence, pendant très longtemps. Pour elle, c'est un constat d'échec : "C'est fou qu'on ne soit pas capable dans notre société de proposer des espaces où l'on se sente suffisamment en confiance."  "Parler" se veut avant tout un moment d'échanges. Marine Goby souligne : "On garde un lien avec elles, en cas d'urgence par exemple, mais on ne  se substitue pas à la police ou aux services sociaux. On les accompagne."

Il fallait que l'on crache tout ça, avec des gens qui nous comprennent

Alice participe au groupe de Rennes depuis le début. "Je cherchais un groupe de paroles depuis un moment", raconte-t-elle. "Je ne trouvais rien de concret, ce n'était jamais clair ou détaillé dans la démarche, les sites n'étaient pas à jour. Je suis alors tombée sur la page de "Parler"." Elle se souvient du premier rendez-vous "On s'est mise en rond. Toutes les histoires sont sorties très vite, même les détails les plus sordides." 

La douleur des autres, c'est aussi la mienne

Le groupe prend ses marques car les mêmes femmes reviennent, à chaque fois. "Un lien s'est créé, on garde le contact en dehors." Alice a été victime de viol enfant et ce n'est que depuis peu un an qu'elle met ce mot sur l'acte. "Je m'en souvenais. Mais je ne comprenais pas que c'était un viol." "Parler" lui apporte beaucoup. "Je ne sais pas si je peux voir un changement concret. C'est un endroit où j'ai envie d'aller, même si c'est bizarre de se dire 'je vais dans un groupe de paroles pour parler de ce genre de choses'. Ici on sent tous les poids qui s'enlèvent." 

"Une fois que ça ira mieux de mon côté, j'aimerais pouvoir m'engager auprès d'autres femmes, pour partager ce que j'ai vécu." 

 

À Rennes, la prochaine réunion aura lieu le 11 janvier 2020. Le lieu n'est communiqué qu'aux personnes concernées, pour des raisons de sécurité. Pour toute demande d'information ou inscription : associationparler.rennes@gmail.com L'association vient d'entamer un travail de coordination avec les structures locales existantes. Elle recherche des bénévoles, pour accompagner les femmes qui en ont besoin dans leurs démarches (accompagnement au moment du dépôt de plainte, soutien pour contacter les interlocuteurs nécessaires...), soit pour proposer des ateliers thématiques (relaxation, yoga, estime de soi... ). 


 
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