"Femme qui parle n'est pas morte", une pièce de théâtre féministe à Douarnenez

Pour la journée internationale contre les violences faites aux femme, les militantes du planning familial de Douarnenez ont monté une pièce de théâtre, "Femme qui parle n'est pas morte."

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Sur scène, un chœur de femmes. Elles racontent, elles crient, elles chantent à l’unisson : les aventures de Maïnaloute, une jeune fille mariée de force à 16 ans, qui lutte comme elle peut pour échapper à son destin. Les pays que l’héroïne traverse sont imaginaires, les épreuves qu’elle endure bien réelles : femme sans papiers, esclave domestique et sexuelle. Ces récits de vie, Florence Madec, auteur de la pièce et militante au planning, les connaît bien. Pour écrire, elle s’est inspirée des histoires que lui ont racontées ses élèves lorsqu’elle était professeure de FLE (Français en Langue Etrangère) à Marseille.


"Un miroir" des témoignages des femmes accueillies au planning


Pendant six mois, les militantes du Planning Familial de Douarnenez ont répété ensemble sous l’œil attentif de Florence. Épaulées par trois comédiennes professionnelles, elles sont montées sur les planches pour la première fois. Elles ont appris à porter la voix haut et fort et à occuper la scène sans peur ni retenue. Emilie Gaston, militante au planning depuis deux ans, comprend "qu’on puisse devenir accro" à cette énergie que procure le théâtre et le jeu. Elle ajoute qu’en incarnant son rôle "on va chercher des choses en nous dans ce qui se passe au planning, ça c’est sûr je pense".

Pour la metteuse en scène, la pièce de théâtre agit comme un "miroir" des témoignages de femmes battues ou violentées par les hommes qu’elles accueillent au planning : "Je crois qu’il faut parler, c’est fondamental. Les violences subies par les femmes dans le cadre du foyer, de la famille, ont pu perdurer aussi longtemps car il y avait une espèce de blackout sur ce qui était de l’ordre du privé, de l’intime".
 

L’émotion peut porter davantage qu’un discours plus intellectuel, plus politique, là on s’adresse à l’intime (Monique Prévost-Guérer, militante et fondatrice du Planning familial de Douarnenez)


138 féminicides depuis le début de l’année


Chaque année 219 000 femmes sont victimes de violences physique et/ou sexuelle de la part leur conjoint en France selon des moyennes de l’INSEE. Depuis le 1er janvier 2019, le Collectif "Féminicides par compagnons ou ex" a recencé 138 féminicides sur le territoire français. Ces chiffres, les militantes du planning les connaissent par cœur. Cette fois, à travers le théâtre, l’émotion et l’intime, elles veulent alerter autrement.

Sous le feu des projecteurs ne cherchez pas les acteurs, il n’y a que des actrices, même pour incarner les rôles masculins. Pour Florence Madec, c’est un pied de nez au théâtre élisabéthain du XVI ème siècle où tous les personnages étaient interprétés par des hommes. Sur la petite scène de la maison solidaire de Kermarron, les femmes (se) jouent des hommes car pour l’auteure de la pièce "mettre beaucoup d’humour dans nos vies, pouvoir rire du pire, c’est de là qu’on puise une force aussi".

Depuis samedi et pendant quatre soirs, ces femmes fortes et puissantes ont fait salle comble et il y a fort à parier que d’autres représentations seront programmées l’année prochaine.

 
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