L’artiste breton, installé à Ouessant, joue ce jeudi 2 décembre au Parc Expo. Sa cinquième apparition dans un festival qu’il a d’abord connu comme étudiant dans les années 80.
Mais que vient (re)faire Yann Tiersen, artiste confirmé, aux Transmusicales, festival réputé pour être un défricheur de nouveaux talents ? C’est simple, c’est un nouveau Yann Tiersen que le public du Parc Expo de Rennes-Saint-Jacques va pouvoir découvrir sur scène, un défricheur de nouveaux sons.
Il faut oublier Orka (mélange de pop et de transe industrielle) et oublier plus encore le Tiersen multi-instrumentiste de "Rue des cascades" ou de la B.O du "Fabuleux destin d'Amélie Poulain". Tiersen délaisse l'acoustique pour plonger dans l'électro.
Une histoire avec les Trans qui débute dans les années 1980
Les Trans, comme on les appelle, Yann Tiersen les a d'abord connues comme simple festivalier, adolescent puis jeune diplômé du Conservatoire de Rennes. "Les Trans, ça m'a quand même bien mis le nez dedans, j'y ai vu énormément de concerts et ça a créé comme une émulation, ça m'a influencé et permis de faire ma musique", confie le musicien.
Parmi les groupes qui l’ont marqué, il cite Tortoise, Einstürzende Neubauten, Minimal Compact, The Aloof, The Woodentops, ou encore les Dirty Three, groupe australien où on trouvait Warren Ellis, devenu depuis le fidèle lieutenant de Nick Cave.
Premières fois sur scène en 1995 et 1997
Le musicien breton est programmé deux fois aux Trans Musicales, en 1995 et 1997.
"La première fois, j'avais tellement le trac que je me suis endormi avant de monter sur scène, genre une micro-sieste (rires), j'étais tellement angoissé que j'ai sécrété je ne sais pas quoi".
Mais sur scène, son set n'avait rien de soporifique. La deuxième fois, les programmateurs des Trans lui confient la première création du festival, soit un artiste en résidence plusieurs jours dans une même salle. Sa création s'appelle "Le Phare" et le met en lumière.
Orka, le tournant des Iles Féroé
Tiersen revient ensuite en 2004 en résidence aux Trans pour y jouer l'album composé avec l'Américaine Shannon Wright, avec lui pour l'occasion sur scène. Mais le nouveau tournant made in Trans a lieu quelques années plus tard. Il va voir un concert d'Animal Collective à Paris et tombe sur Jean-Louis Brossard, le patron des Trans. "Il me dit +faut que je te parle d'un groupe, qui vient des Iles Féroé et qui joue aux Trans+ et là je me suis dit, +pff, ça sent le groupe folklorique+ (rires) mais j'avais sous-estimé Jean-Louis". Il écoute le groupe en question, Orka (prononcez Orchka), et c'est la révélation. Il jouera en résidence avec eux en 2008.
Plongée dans l’électro
Son dernier album "Kerber" lorgnait un peu sur les rivages électro. Mais désormais, le musicien, basé sur l'île d'Ouessant où il a son propre studio d'enregistrement, a calé sa boussole sur ce courant.
"L'album +Kerber+ était un prélude mais là ça va plus loin, c'est marrant, les Trans ont toujours été des moments charnières pour moi, et là, une fois de plus, c'est ça", expose le quinquagénaire. "J'arrête de faire des trucs acoustiques pour un set électro, avec lumières et vidéos interactives", annonce ce fan de Kraftwerk, dont il garde un très bon souvenir du show en 2004 aux Trans.