Après son abandon pour avarie 10 heures seulement après le départ de la Route du Rhum 2018, Louis Burton veut prendre sa revanche avec son nouveau monocoque Bureau Vallée. Rencontre à Saint-Malo, à un mois du départ.
Pendu au téléphone, Louis Burton court un premier marathon : celui qui le sépare de la ligne de départ de la Route du Rhum. Il faut régler les derniers détails techniques mais aussi "veiller sur la partie festive pour que les fans et les partenaires du projets passent un bon moment." Demain il sera à Paris, aujourd'hui, il réalise une navigation technique avec cinq membres de BE Racing, son écurie de course au large. Objectif : tester les outils électroniques du monocoque. Après les mésaventures sur la transat Jacques-Vabre l'an dernier, il ne faut pas se rater.
L'Imoca Bureau Vallée, 18 mètres de long, patiente le long du Quai de Terre Neuve. Avant de rejoindre le large, il faut attendre l'heure d'ouverture de l'écluse de Naye, patienter de longue minute avant de hisser la grand voile et libérer les forces de ce bolide des mers semblant voler au-dessus des flots grâce à ses puissants foils. L'Imoca file à plus de 30 nœuds.
"On s'imprègne du stade !", s'amuse le skipper. Car dans un mois, le 6 novembre plus exactement, c'est ici au large de Saint-Malo que sera donné le départ de la 11e édition de la Route du Rhum.
"S'entraîner ici, c'est un avantage parce que les villages de courses, les départs, c'est toujours un moment où on reçoit plein de sollicitations, il y a beaucoup de pression. Rentrer chez soi permet de vivre ça comme un jour normal, ça permet de se concentrer, ça préserve."
La reine des Transat, Louis Burton y songe depuis toujours :
C'est une cours mythique, on rêve tous de l'inscrire à notre palmarès. Je suis passé pas très loin du podium (5e) en 2014, j'aimerais bien faire mieux cette année. Après il y a un plateau avec énormément de bateaux.
Louis Burton, skipper de l'écurie "Be Racing" et concurrent de la Route du Rhum
"On est 37 inscrits dans la catégorie Imoca. Il y a beaucoup de bateaux tout neufs qui sont très performants. L'idée c'est d'abord d'essayer de finir sans reproduire la casse de la dernière fois. "
En 2018, le Malouin, victime d'une avarie avait dû abandonner après une dizaine d'heure de course seulement.
Même chose lors de la transat Jaques Vabres il y a un an tout juste où sa toute nouvelle monture avait perdu son mât de 28 mètres de haut.
C'est un autre mât, celui de son ancien Imoca, sur lequel, quelques mois plus tôt, le skipper aura dû grimper trois fois lors du dernier Vendée Globe pour décrocher la troisième place du podium.
Sa préparation, le skiper la partage avec toute son équipe et surtout avec Servane Escoffier, navigatrice de talent en course au large, directrice d’écurie mais aussi sa compagne. Compétiteurs dans l'âme, ces deux amoureux de la voile travailleront main dans la main pendant ce sprint d’une dizaine de jours. Mais Louis Burton sera bien seul à bord.
Le skipper aimerait créer la surprise une nouvelle fois lors de cette 12e édition de la Route du Rhum.