Les faits ont été révélés par l'association Eau et Rivières. Le 20 avril dernier, un tracteur transportant du glyphosate, s’est renversé entre Tréméreuc et Beaussais-sur-Mer. L'herbicide s’est déversé dans la réserve d’eau potable du canton de Dinard et de la ville de Saint-Malo.
L'accident de la route avait fait peu de bruit jusqu'alors. Le 20 avril dernier, en début de soirée, un tracteur s'est renversé sur la route départementale 118 entre Tréméreuc et Beaussais-sur-mer.
Le problème, c'est qu'il transportait dans son pulvérisateur un mélange à base de glyphosate, et que l'accident a eu lieu aux abords de l'étang du Bois-Joli, une réserve d'eau potable qui approvisionne le canton de Dinard et la ville de Saint-Malo.
Quels risques encourent les habitants ? Quelles sont les conséquences pour l'environnement ? C'est l’association Eau et Rivières qui a d'abord alerté nos confrères du Télégramme.
"Des effets minimes"
Du côté du Syndicat mixte de production d'eau potable de la Côte d'Emeraude on se veut rassurant. L'exploitant de cette réserve d'eau confirme l'accident, mais minimise les conséquences."Seulement" 20 litres (et non 40) auraient été déversés. "20 litres sur 2 millions de mètres cubes, on considère que c'est minime. Et toutes les précautions ont été prises", complète Alain Lauray, maire de Pleurtuit et vice-président de ce syndicat.
Prévenu peu après l'accident, le syndicat mixte a lancé des analyses, dont les résultats concluent à un "risque faible". "Par précaution, nous avons aussi augmenté le traitement en charbon actif", rassure l'élu qui précise que l'eau prélevée a été par sécurité prise dans la rivière l'Arguenon plutôt que dans l'étang du Bois-Joli. Aucune mortalité de poisson, n’a par ailleurs été constatée.
Le glyphosate, un herbicide bientôt interdit
Pour rappel, le glyphosate très utilisé en Bretagne, a été classé « cancérigène probable » par l’Organisation Mondiale de la Santé. On trouve ce principe actif dans différents insecticides comme le célèbre « Roundup » inventé par la firme Monsanto. Après la décision de l'Union européenne de renouveler pour cinq ans la licence de l'herbicide controversé, Emmanuel Macron avait lui promis une interdiction en France d'ici trois ans, autrement dt, à compter de 2021.