Maçonnerie, menuiserie, carrelage... les difficultés à recruter concernent tous les métiers du bâtiment breton. Le secteur de la construction a besoin de personnels qualifiés et offre des formations mais les candidats sont trop peu nombreux pour faire face aux tensions sur ce marché de l'emploi.
Stéphane Degano est dépité. Dirigeant d'une entreprise de carrelage dans le secteur de Saint-Malo, il décroche de nombreux marchés mais ce n'est pas suffisant : encore faut-il avoir de la main d'œuvre pour satisfaire les clients. Des personnels qualifiés, il en a déjà en CDI mais pas assez pour faire face aux commandes. Alors il fait appel à Pôle emploi et aux rubriques d'offres dans les journaux. Mais ça ne suffit pas.
"On passe des annonces mais on a très peu de réponses" Stéphane Degano
L'année 2019 a été une année de recrutement intense avec 3,5% d'augmentation des CDI et 5% d'augmentation du nombre de contrats en intérim. Secteur de l'intérim qui peine d'ailleur, lui aussi, à trouver de ma main d'œuvre locale et recrute en Pologne ou dans les populations immigrées. "On passe des annonces mais on a très peu de réponses", constate Stéphane Degano, qui faute de salariés formés est obligé de prendre des intérimaires et parfois de leur apprendre le métier sur le tas.Le chômage en baisse
C'est une conséquence de la reprise économique, le chômage baisse en Bretagne et certains secteurs de l'industrie (maintenance mécanique, automobile), ou du secteur de la construction et du bâtiment, de la santé et des services sont des secteurs d'emplois en tension. L'offre d'emplois est supérieure à la demande. Du coup, certains salariés préfèrent l'intérim ou n'hésitent plus à rompre un CDI pour un autre mieux payé. Les employeurs aimeraient voir remonter le nombre des actifs formés à leurs métiers.Augmenter le nombre d'apprentis
L'apprentissage, c'est la voie royale, parce que les anciens communiquent l'amour du métiers aux plus jeunes en leur enseignant les savoir-faire et les techniques les plus récentes souvent moins pénibles que par le passé.Dans le passé déjà, il a fallu faire de la communication pour convaincre les jeunes de s'intéresser à ces métiers manuels. Des métiers ouverts à tous et relativement faciles d'accès par le biais de l'apprentissage. Mais en région Bretagne, l'apprentissage ne forme encore que 2500 jeunes chaque année alors qu'il en faudrait 9000 en 2020.