Au moment où se décident les cartes scolaires, une décision de l’inspection académique de Versailles risque d’avoir des conséquences à Cancale. La suppression de deux postes d’enseignements menace l’existence du centre de classes de mer Virginie Hériot. Propriété de l'État, le centre breton a accueilli depuis les années 60 des générations d’enfants.
Depuis les années 60, les grilles du Château de Barbe Brûlée, à Cancale en Ille-et-Vilaine, ont laissé entrer des dizaines de milliers d’élèves venus d’Île-de-France et de Bretagne pour quelques jours de classe de mer. C'est en 1966 que le château dominant Port Mer, avec son parc de deux hectares et demi, a été légué à l'Éducation nationale par la famille Hériot. Cette propriété appartient à l'État.
Le centre de classes de mer menacé
Ce centre de classes de mer est aujourd'hui sur la sellette. Les deux enseignantes en charge de sa gestion viennent d’apprendre que leurs postes allaient être réaffectés dans les Yvelines. Un choc pour tous les membres de l’équipe éducative. "C’est vraiment une surprise totale, on est un peu assommés, se désole Olivier Plewinski, éducateur à l'environnement, mais on est motivé pour essayer de garder ces postes, même si on sait que ça ne va pas être facile. On va se battre, car il a toute son utilité, ce sont 1 700 élèves reçus chaque année !"
"C’est un outil au service de la réussite scolaire, ajoute, pour sa part, Jean-Pierre Mahric, ancien directeur du centre. Se priver de cet outil, c'est se priver de l’aide qu’on peut apporter à certains élèves, notamment ceux qui sont en difficulté, en échec scolaire ou à ceux qui présentent des handicaps."
Un collectif et une pétition pour sauver le centre
Pour sauver ce projet éducatif essentiel et les dix emplois qui en dépendent, un collectif s’est constitué. Le maire de Cancale, Pierre-Yves Mahieu a déjà interpellé des parlementaires et la préfecture de région. "Quand on regarde objectivement les choses, avance-t-il, on a un centre qui fonctionne, avec des tarifs accessibles pour qu'un maximum d'enfants de tous les milieux puissent venir. On est dans un espace où les questions liées à l'environnement sont dispensées de façon remarquable. Donc, on a tout et on a un problème. On a vraiment l'impression de vivre en absurdie !"
Cette économie de deux postes serait réalisée au prix de la condamnation d’un site unique en France, dont le planning était déjà complet pour 2024. La pétition en ligne depuis le 9 février est déjà très suivie.
(Avec Nathalie Rossignol)