Covid-19 et loyers à payer : le groupe de Saint-Malo Beaumanoir en colère contre les bailleurs

Comment payer un loyer quand son activité est interrompue par les mesures de lutte contre le Covid-19 ? La question se pose pour de nombreuses entreprises, dont les commerces sont fermés depuis un mois. Certains montent au créneau, c'est le cas du PDG du groupe de textile Beaumanoir de Saint-Malo.

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Si les commerces de centre-ville, dits "non essentiels", espérent une reprise d'activité dès le 11 mai, les enseignes des centres commerciaux n'ont aucune perspective de réouverture, pour le moment. Ils sont inquiets et leur colère monte à l'encontre des gestionnaires de centres qui exigent toujours le paiement des loyers, alors que les magasins sont fermés depuis le début du confinement, le 16 mars. 
 

60 000 emplois menacés


Dans une tribune publiée ce mardi sur dans Les Echos, 180 dirigeants de groupes de distribution, de franchisés, d'enseignes et de fédérations, demandent aux bailleurs de "prendre part à l'effort collectif pour sauver les 2,6 millions d'emplois du commerce" et "l'annulation des loyers durant la période de fermeture" des boutiques. Le collectif signataire estime que 50.000 magasins et restaurants pourraient mettre la clé sous la porte et plus de 60.000 salariés perdre leur emploi.

Parmi les signataires, Roland Beaumanoir, fondateur éponyme du groupe de textile à Saint-Malo (Cache-Cache, Bonobo, Vib’s, Bréal et Morgan …). Deux autres groupes bretons ont également signé cette tribune Bris Rocher, PDG du groupe Yves Rocher et Petit Bateau ou encore Antoine Barreau, DG de le Brioche Dorée et de Pizza del Arte.

Je suis en guerre contre ces profiteurs

Roland Beaumanoir a également adressé une lettre au président du Conseil régional de Bretagne Loïg Chesnais-Girard. Dans cette dernière, il dénonce "la position inique de certains bailleurs, souvent les foncières les plus importantes."
 

"Je suis en guerre contre ces profiteurs qui ne proposent que des solutions, où ils ne font que différer leur rente financière au prix de faillites retentissantes chez les commerçants et leurs salariés. (…) Je suis chef d’entreprise, en cette qualité, je n’ai à manifester aucune colère mais mon rôle consiste à mener un combat contre ceux qui veulent ma mort et celle de mes salariés. Oui il y aura des dégâts financiers, - et là je salue le comportement des banques qui nous soutiennent comme jamais -, et surtout des dégâts sociaux, il ne suffit pas de dire que l’État prendra en charge le chômage comme toujours…"

Ils doivent faire preuve d’exemplarité sociale

Une demande relayée par le président de Région, qui a aussitôt écrit au ministre de l’Economie Bruno Le Maire. "Si nous voulons réussir, tout le monde doit contribuer à l’effort et jouer le jeu de la solidarité. Il est donc particulièrement indécent que certains groupes financiers, bailleurs, foncières, regroupés au sein du Conseil National des Centres Commerciaux, ne fassent aucun effort pour abandonner les loyers demandés aux commerçants et restaurants implantés dans leurs centres commerciaux et correspondants à la période de fermeture. Ils doivent faire preuve d’exemplarité sociale et ne pas demander les loyers aux boutiques fermées", écrit Loïg Chesnais-Girard.
 

Des discussions en cours avec le ministère de l'économie


Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a réagi ce matin à ces échanges. "Il y a les grandes foncières aussi qui doivent faire des efforts", a-t-il déclaré mardi sur RMC. "Les grandes foncières peuvent et doivent faire plus pour aider ceux qui ne peuvent pas payer leurs loyers aujourd'hui", a-t-il insisté, annonçant pour cette semaine des discussions entre le secteur et le gouvernement.

 

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