Les carrelets de Saint-Samson-sur-Rance retrouvent un second souffle. Une association locale a obtenu le permis de les aménager. Les travaux ont démarré avec l'aide des habitants des alentours, et celle d'un charpentier expérimenté.
Les 17 cabanes de pêcheurs tiennent parfois à peine debout. Elles ont été abandonnées pour certaines depuis plus de 15 ans. Loïc Lorre, maire (SE) de Saint-Samson-sur-Rance, se souvient d’une époque où ces dernières étaient un lieu de rendez-vous pour les parties de pêche du coin. À l’adolescence, "je venais avec le voisin. Il naviguait, on venait passer un bon moment sur les carrelets le soir, au moment de la marée montante […] on prenait le poisson".
Ces cabanes à carrelets ont été bâties sur le domaine maritime et ont donc été soumises à une taxe toujours plus chère. L’envasement de l’estuaire de la Rance et la perte de la pratique de la pêche au carrelet en Bretagne sont d’autres points pour expliquer l’abandon de ces cabanes.
Un permis d'aménagement après 4 ans de procédure
Après 4 ans de procédure, un permis d’aménagement vient d’être accordé à cette association locale, 'Les copines et les copains des carrelets de la Rance'. 15 bénévoles, tous habitants des villages voisins, étaient présents pour poser le futur plancher. "J’habite à cinq minutes, je n’avais rien à faire", exprime Mickaël Rouaux. "Si on peut ramener un peu de patrimoine dans le coin."
Pour coller au cahier des charges, il faut reconstruire à l’identique avec des matériaux de récupération ou grâce à des techniques ancestrales, comme le travail de la corde. Yves Grossiord explique la manoeuvre. "On essaye de faire avec ce qu’on a, le bois qu’on a, les planches qu’on a. On fabrique les cordes de manière à ce que ça soit le plus économique et le plus authentique possible."
Pour les accompagner dans leur tâche, Rémy Desmonts, le charpentier de l’équipe. Il y a encore quelques mois, il travaillait sur le plus grand projet de sa carrière : la nef de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Tout le monde se met au service des carrelets
Remy DesmontsCharpentier
Le Normand a tout de suite adhéré au projet. Il a proposé de transmettre son savoir-faire à ces passionnés dont il loue aujourd’hui l’implication. "Ils ont tous envie de bien faire même si ce n’est pas dans leur compétence. Et puis, ils ont tous un parcours différent, pas forcément dans le bois. C’est ça qui est extraordinaire. Tout le monde se met au service des carrelets."
La première structure devrait être terminée d’ici la fin de l’année. Le début d’un long travail pour pouvoir faire renaître ces cabanes de pêcheurs sur la Rance. Les seules existantes en Bretagne.